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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

improductivité

La volonté, selon qu’elle s’applique à soi-même* ou aux autres** est féconde ou non.

Elle peut être improductive aussi pour une autre raison, produisant l’effet inverse de ce que l’on escompte, lorsqu’elle est issue d’une peur : celle de connaître l’effet inverse de celui que l’on s’efforce d’atteindre. On produit alors ce que l’on fuit. L’exemple auquel on pense d’abord, ce sont ces gens qui n’ont jamais assez d’argent/d’amour. Empressés, craignant maladivement la pauvreté/ la solitude, ils s’abonnent aux mauvais choix et sont sans cesse en train de « se refaire »/ de chercher le parfait amour.

Mais il y a aussi les « croyants », ces gens qui doutent mais veulent bien croire en une vie après la mort « pour le cas où ». En réalité ils croient tous par peur que ne pas croire leur apporterait l’enfer, post mortem. Ce faisant, ils n’ont strictement aucune chance d’atteindre le paradis, ce lieu où, espèrent-ils, ils vivront éternellement la félicité (le lent faire et non plus l’enfer). Les non-croyants non plus, c’est bien d’accord, mais au moins eux, ils ne seront pas déçus.

Cela dit, si les croyants croyaient non pas par peur mais par conviction et sans idée de récompense, peut-être feraient-ils au moins de leur vie présente, non pas un abîme peuplé d’intolérance et d'illusions mortifères mais un éden (comme le font déjà certains de ceux qui savent n’avoir qu’une vie et agissent en conséquence); ce serait déjà ça. Mais non, ils préfèrent croire qu’ils croient (certains sont même payés pour faire croire en faisant semblant de croire eux-mêmes, on les appelle le clergé, ces hommes que dieu rémunère.) 

Croire que l’on croit, voilà sans doute une bonne définition de l’anti-méditation, la méditation se caractérisant plutôt par le fait de douter que l’on sait.

 

 

 

 

* :  Elle peut déplacer des montagnes et faire de ces miracles dont parlent les religions (mais sans savoir, elles, ce que c’est), s’appuyant sur l’acceptation de ce que l’on est. On agit alors avec intuition, sans hardiesse excessive mais sans peur inhibitrice non plus, impavide et libre, se sachant consciemment et inconsciemment sur le bon chemin.

« ... Tout ce que la pensée me suggère, je puis le faire;

tout ce que la pensée révèle en moi, je puis le devenir. »

Sri Aurobindo. Aperçus et pensées.

 

** : Le père du Bouddha voulant isoler son fils du monde afin qu’il ignore tout de la souffrance [on aurait voulu expliquer par cette légende le principe d’enantiodromia cher à Héraclite et à Jung (Voir Watzlawick, Changements (paradoxes et psychothérapie), Points Seuil, 1975, p. 38) qu’on ne s’en serait pas pris autrement], le Christ délivrant un message d’amour dont on voit ce que l’on en a fait, les religions sensées relier et arrivant toutes à l’effet inverse, les parents trop parfaits/autoritaires engendrant de parfaits nigauds/rebelles, voilà quelques exemples de cette infécondité.

P.S. 1: Ici furent déjà traité ce sujet, mais depuis d’autres approches : comportements et délivrance.

P.S. 2 : Dans le billet du 5 juin 2018 il était question d’éveil.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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