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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

lucidité

L’homme se singularise par un langage raffiné, le sens du beau (une qualité mal répartie cependant) et une intelligence aigüe. Aigüe, mais hélas pas toujours bien mise à profit. 

Certes, cette intelligence, il peut en faire parfois d’excellents usages (art, science, recherche du sens, cultivation de nobles vertus), mais il ne peut bien l’utiliser pour tout et surtout pas hélas, pour ce à quoi « on » le destine, si tant est qu’on estime que tout « cela », cette vie, le monde, a un sens : prendre soin de ce vivant qu’il domine du haut de sa supériorité intellectuelle, œuvrer magnanimement, modérer sa force, respecter l’autre, tout autre, et gérer son environnement de façon à ce que - pour le moins - il perdure, et lui avec. Surtout, il ne peut se résoudre à limiter ses naissances et à bien traiter le vivant, pas plus qu’il ne peut réfréner son obstination au « moi d’abord », quitte pour cela à tout dévaster. Son incapacité à choisir le long terme et son anthropocentrisme le perdent.

Appelez cela comme vous voulez, tare endémique, vice de construction le prédisposant au meurtre et au suicide*, défaut de conception, bug, l’important est là : il s’agit de sauver l’homme de lui-même, et seule une extraordinaire lucidité acquise in extremis et mise en œuvre dans l’urgence absolue pourrait y parvenir. 

Il est vrai qu’elle n’est pas totalement inexistante, cette lucidité, on la trouve par exemple souvent chez les amateurs de silence (ce n’est plus alors du tout de l’intelligence calculatrice à laquelle on a affaire, mais c'est autre chose pour laquelle le concept de sacré peut enfin s’appliquer pertinemment) disséminés un peu partout sur la planète. Mais ceux-ci ont été bien trop peu nombreux jusqu’ici pour infléchir le cours des choses. Et trop peu nombreux, ils le sont encore. On dit qu’il faudrait au moins 20% d’adeptes de la paix mentale pour que cela constitue une masse suffisante pour transformer l'homme et le convaincre de vivre en paix avec lui-même et donc aussi avec le monde. A minuit moins une, on est trop loin du compte.

 

 

 

 

 

*: Hypothèse pour le lecteur futur, le survivant éventuel de l'apocalypse, et réponse posthume au terrien Fermi, prix Nobel de Prix Nobel de physique 1938 :

L’homme qui n’a pas su gérer le fait qu’il était au-dessus de toutes les autres espèces et qui pour raisons de mauvaise gestion de son monde (la terre) et de visions à court terme, égocentrique et anthropocentrique, s’est suicidé.

Ce suicide pourrait bien être une caractéristique de toutes les espèces supérieures dans leur environnement propre sur toutes les planètes, dans tous les mondes [(la tare dont on parle dans ce billet n’étant plus alors un défaut de fabrication seulement humain mais (quasi ?) généralisé, on rejette ainsi la faute sur le créateur ultime (s’il existe) et cela implique un autre pourquoi, d’une portée (encore plus) vertigineuse], ce qui fournirait une explication à l’interrogation de Fermi qui se demandait en 1950 pourquoi, si par hypothèse il existait d’autres vies que sur la terre, aucun visiteur étranger (sur une de ces innombrables planètes il devrait alors bien exister une forme de vie tellement intelligente qu’elle aurait résolu le problème du voyage spatial en pouvant dépasser la vitesse de la lumière) n’était encore venu nous voir. 

Voilà la réponse alors, Monsieur Fermi : toutes ces espèces intelligentissimes à l’échelle de leur environnement, cultivant les mêmes défauts que l’homme [et cela par essence, comme si la faute en incombait au créateur ultime, incapable de bien gérer sa création pour l’une ou l’autre raison : ou parce que ce serait l’ultime impossibilité, même pour dieu, ou parce que ce dieu serait malveillant (alors « pourquoi, mon dieu ? », et non « pourquoi bon dieu ? », comme on dit souvent) ou pour une autre raison encore, raison que notre cerveau humain serait incapable de concevoir], toutes ces espèces intelligentissimes donc se condamneraient irrémédiablement à leur propre destruction, comme si le monde manifesté n’avait pour raison d’être que son propre suicide et aucune d’entre elles alors ne pourrait nous visiter, sa durée de vie étant trop faible, elle serait morte avant de pouvoir partir à la découverte d’autres mondes que le sien.

 

P. S. 1 : A noter que ces billets traitaient du même sujet, abordés sous autant d’angles différents :

 

http://fautedemieux.over-blog.com/2017/12/anthropocentrismes.html

 

http://fautedemieux.over-blog.com/article-13434829.html

 

http://fautedemieux.over-blog.com/2015/01/abandon.html

 

http://fautedemieux.over-blog.com/2016/01/suicide.html

 

http://fautedemieux.over-blog.com/2015/09/suicide.html

 

P. S. 2 : Dans le billet du 19 juin 2014 il était question d’une impossibilité

multiple.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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