FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
18 Avril 2024
Sans même parler du concept de dieu sur lequel on a dit tant d’âneries (souvent préjudiciables d’ailleurs), ceux de vacuité, de réalité ultime et de vérité ont donné lieu à des développements superflus, même lorsque l’auteur ne voulait que suggérer élégamment le fait qu’ils sont indéfinissables.
J. Krishnamurti par exemple, pour qui la vérité était un pays sans chemins (« a pathless land* ») s’aventura déjà fort loin sur un ... chemin en définissant ainsi ce pays.
Pourquoi ne pas laisser à certains concepts leur beauté silencieuse en ne les définissant en aucune façon ? On connaît de ces exemples de renoncement : certains poètes se sont tus un jour (je pense aux plus subjugués des auteurs de haïkus dont soudain on ne lut plus rien) et certains philosophes aussi se sont abstenus d’écrire (on dit que Pyrrhon fut de ceux-là) pour peut-être ne pas avoir à dire que, doutant de tout, ils doutaient aussi de douter de tout.
* : « To see that ‘truth is a pathless land’, you must have a free mind; your mind must be inquiring, asking, doubting. To doubt is a most dangerous thing for most people – to question whether our systems really do help or have they become rackets? Whoever the racket is introduced by, it is still a racket. When they offer systems and you accept them, you are enclosed, safe and protected – you feel that. Most people want to be protected, psychologically, and so systems are very popular. Institutions have not saved man – politically, religiously – never really freed man from his sorrow, pain and so on. We know all that, but systems have an extraordinary appeal to the thoughtless. If anybody says, ‘There is no path’ – which has got such great beauty and strength in it – you reject it because you are accustomed to systems; you feel safe and protected. »
Those words are from J. Krishnamurti.
From an interview by Michael Mendizza, Ojai, 20 April 1982
P. S. : Dans le billet du 18 avril 2008, il était question d’élévation et même si l’on y parlait beaucoup (trop !) de Dieu, c’était quand même pour conclure (comme dans le billet d’aujourd’hui en quelque sorte) que, « pour l’appréhender, même furtivement, le silence serait peut-être encore le meilleur moyen ».
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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