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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

reconnaissance

Et si la transcendance de l’homme, ce passage du profane au sacré, c’était le fait de reconnaître enfin pleinement (et d’en être reconnaissant*) que si la vie est bel et bien souffrance, les accessions à la miraculeuse conscience de soi conscient du monde et à celle du monde existant lui-même, un autre insondable mystère, (la conscience du monde et le monde étant peut-être bien la même chose, comme le pensait l’immense Adi Shankaracharya), valent 108** fois au moins le prix de cette souffrance?

Et cette transcendance, ne serait-ce pas aussi de convenir que le Créateur est moins à blâmer qu’il n’y paraît pour nous avoir mis au monde, nous humains du moins***, même si nous naissons, vivons en étant conscients que non seulement nous allions mourir (ce qui est déjà terrible) mais que nous allions quitter notre corps sans même savoir à quelle fin nous l’avions un jour habité, et enfin mourons, le tout dans la souffrance (comme le découvrit le futur Bouddha lors de sa première escapade avec son cocher hors de la citadelle de son roi de père, et à l’insu de celui-ci)? Car nous n’avons certes pas eu le droit de résoudre le mystère de notre vie**** mais nous avons pu en prendre conscience, ce qui n’est déjà pas rien et pourrait en partie nous consoler. (Peut-être est-ce là la raison de l’énigmatique et si beau sourire du Bouddha.)

 

 

 

 

*: La reconnaissance (prise de conscience) de ce fait nous rend reconnaissant (obligé).

**: 108 fois, ou mille fois si l‘on préfère, 108 étant un chiffre sacré des hindous, le nombre de leurs Upanishads, le nombre de boules de rudrakshs de leurs malas (chapelets), 54 pour Shiva et autant pour Parvati.

***: Pour les autres êtres vivants, qui n’ont même pas cette consolation, qui ne sont que des jouets de leur espèce, les destinant exclusivement à la reproduire et la perpétuer, c’est un autre problème, toujours insoluble, j’en conviens.

****: Contrairement aux hindous qui croient que certains de leurs sages ou de leurs gourous ont non seulement « touché le sucre mais goûté aussi au sucre », comme ils disent, je doute fort qu’aucun humain ne l’ait jamais résolu, ce mystère.

P.S.: Dans le billet du 23 août 2007 il était question de félicité.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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