FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
28 Mars 2007
« Ce corps est l’arbre Bodhi
ce mental est comme un clair miroir;
tenez-en compte et gardez-le sans cesse propre
et ne laissez aucune poussière s’y déposer. »
Voilà le poème (gatha) que Shen-hsiu présenta au cinquième patriarche du bouddhisme ch’an, Hung-jen, afin de lui succéder. Mais c’est Hui-neng (638- 713) qui gagna l’épreuve avec celui-ci, en guise de réplique:
« Il n’y a pas d’arbre Bodhi
ni de clair miroir.
Puisque tout est vide,
où la poussière peut-elle se déposer? »
Pardonnons-nous seulement jamais à nos parents d’avoir décidé à notre place que le vide ne suffit pas? Nous pouvons nous tenir tous les discours sur le fait que nous leur avons tout pardonné, de leur éducation - fatalement inappropriée pour affronter ce non-vide apparent - au fait de nous avoir livrés au monde, tout cela est balayé dès que nous voyons nos rides dans le miroir, que nous reconnaissons dans ces traits creusés la signature de nos géniteurs et que, pour devoir admettre que nous leur ressemblons, nous nous surprenons à nous haïr.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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