Comment se déculpabiliser de sa résolution de privilégier le non-faire, alors qu’il y a tant à faire pour soulager la souffrance du monde?
Comment s’asseoir, satisfait de sa démarche contemplative, dans un ashram d’Inde respirant la propreté, la sérénité et l’insouciance alors que tout autour règne la misère?
Peut-être en se consolant de n’avoir rien fait pour que la souffrance advienne, ne s’étant pas soi-même reproduit; ou alors, si on s’est reproduit (et loin de moi l’idée de jeter la première
pierre), la déculpabilisation viendra peut-être d’utiliser ce non-faire pour se jurer que l’on ne nous y reprendra plus, à nous reproduire, dans les milliards de vies de peine qu’il nous reste à
vivre jusqu’à ce que tout être ait compris que la vie est souffrance, jusqu’à ce que Dieu* ait été vaincu par sa création.
*: On me pardonnera cette métaphore divine un rien facile (Dieu ayant peut-être des circonstances atténuantes qu’il ne nous a pas communiquées).