Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

joyau

Les religions sont le moyen le plus efficace de conditionner, de manipuler et d’abrutir les masses. Pour diriger un tel mouvement il faut deux « qualités »: un cruel cynisme et une authentique conviction (Ahmadinejad, Benoît XIII, etc…). Dans ces « moyens » il faut bien entendu inclure l’hindouisme, quoique celui-ci ait une circonstance très légèrement atténuante: voilà une religion qui se contente de méfaire à domicile, qui ne recherche pas de proie extérieure à sa sphère d’influence.

C’est aussi la seule religion où – en cherchant bien – on peut découvrir un joyau en son sein: un moyen réel de déconditionnement, de libération et d’ « illumination » (dans le sens de rendre lucide), non pas des masses (à l’impossible nul n’est tenu) mais de l’individu.

Quelqu’un m’a dit un jour en Inde qu’étudier les Yoga sutras de Patanjali et la Bhagavad Gita de Vyasa suffit à rendre l’homme libre et spirituel. Alors que le second texte fait l’apologie de différents chemins de libération (margas), le premier en préconise un seul: la voie de la méditation (dhyana marga) qu’il étudie avec un génie que j’admire encore chaque jour. Avec de précieuses aides (et beaucoup d’assise en silence) j’en ai compris peut-être dix pour cent. (C’est peu mais c’est sans doute parce que 1) je ne me suis pas donné suffisamment de peine, n’étant resté que quelques années au pays du Dharma éternel, l’autre nom de l’Inde, seul environnement susceptible de nous aider à comprendre cet ouvrage qui, quoique de portée universelle, nécessite d’être considéré dans le contexte culturel de son émergence; et parce que 2) ce pays du Dharma éternel n’est sans doute plus tout à fait ce qu’il était, les homme sages, là aussi, se faisant rares. )

Quoi qu’il en soit, ces yogas sutras, pour les aborder, il faut, à mon humble avis, deux conditions:

1) Comprendre que les ouvrages d’hatha yoga (qui leur sont postérieurs) et qui se réclament de leur autorité, ne doivent pas occulter l’original de Patanjali et même qu'ils sont, pour tout dire, sans le moindre intérêt. (Que dire en effet de l’escalade de galipettes qu’ils préconisent sous prétexte que ces « asanas » dignes d’amuseurs de cirques chinois vont nous amener plus prêt du divin? N’ont-ils pas compris, les auteurs de ces textes décadents - qu’apprécient de façon assez incompréhensible les Occidentaux -, que la souplesse n’est pas une fin en soi et encore moins un sujet de fierté, mais simplement la condition d’un bon port pour méditer?)

2) Être normal, condition nécessaire: j’entends par là ne pas être pathologiquement atteint dans son psyché; et condition suffisante: nul besoin d’être déjà libéré de son aliénante normalité, être encore capable de s’en extraire suffit.

Alors toutes les chances sont de notre côté pour entreprendre une auto-psychothérapie par le raja yoga avec l’aide de Patanjali (et éventuellement aussi avec l’aide de Vyasa) et devenir, un jour peut-être, véritablement spirituel, totalement humain.

 

 

 

 

P.S.: Le billet du 18 février 2010 parlait de coexistence. Il y était question de prédestination et de libre arbitre.

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
Voir le profil de Marc sur le portail Overblog

Commenter cet article
M
<br /> <br /> C’est bien ce que j’écrivais en conclusion : parler de religion, en passant, c’est un vrai plan « peau de<br /> ban-âne » !!!,  autrement dit, j’ai perdu là une belle occasion de me taire … que je vais essayer de saisir à nouveau, mais non<br /> sans préciser auparavant :<br /> <br /> <br /> <br /> Que je ne me résous pas à jeter pas le bébé (les religions, leur intuition initiale) avec l’eau du bain (certains religieux – pas<br /> tous),<br /> <br /> <br /> Qu’en écrivant « pour qu'il y ait des êtres manipulés, il faut qu'il y ait des êtres manipulables », je<br /> pensais d’une part à Coluche et à sa critique drôle et grave de la consommation de masse : « quand j’pense, qu’il suffirait que ça ne s’achète pas pour que ça ne vende<br /> pas !!! », et d’autre part, au concept de ‘la Servitude Volontaire’ de La Boétie encore d’actualité aujourd’hui- et ce, non pour dédouaner les responsables des multiples situations de<br /> domination et de manipulation, mais pour redonner à chacun la liberté et la responsabilité qu’il a à tout moment, en dépit des coups objectifs de l’adversité personnelle et/ou collective, de<br /> (re)prendre son destin ou celui de sa communauté en main par les choix personnels qu’il fait ou ne fait pas pour y changer quelque chose. Je n’arrive pas à voir d’immoralité là-dedans, plutôt<br /> un appel à la responsabilité, à l'attention consciente et à l'initiative au quotidien. <br /> <br /> <br /> Qu’en effet, il n’y a pas de sommet, que chaque degré, chaque pas, n’étant<br /> qu’une étape, l'aboutissement d'un pas de plus, est donc en quelque sorte un sommet par rapport au précédent degré, au précédent pas. J’en conviens volontiers : ce n’était<br /> là  qu’une image très imparfaite qui me plaisait en l’état parce qu’elle faisait une place légitime à l'effort des hommes  pour expliquer - chacun de leur point de<br /> vue - la vie qui les anime et qu’ils ont à animer en retour. Du moins il me semble.<br /> <br /> <br /> Je ne voudrais pas que la citation de Daniel Sibony - (il n'y a pas en soi de mauvaise religion ni de "seule" religion qui vaille) "Chacune est bonne - et imparfaite" - soit mal<br /> interprétée parce que sortie de son contexte et desserve son auteur ; c’est en effet tout un livre (très intéressant ; parfois difficile) qui sous-tend ces quelques mots - sous réserve que j'ai<br /> bien lu ! Si cela intéresse quelqu'un il s'agit de : « nom de Dieu – par delà les trois monothéïsmes » (essais, point seuil 543).<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Permettez que j’en reste là puisque sur le fond, je suis bien d’accord avec un de vos billet pas si lointain : rien ne vaut le<br /> silence. Dont acte : je sors .<br /> amicalement,<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Bonjour, vous ne devez pas me répondre, mais laissez-moi vous dire que je comprends très bien vos arguments qui révèlent une personne sensible et réfléchie. J’apprécie aussi que vous vous<br /> souciiez que vos propos ne soient pas mal compris, citant une source étrangère.<br /> <br /> <br /> Je ne peux vous répondre point par point, ce serait intéressant mais fastidieux. Je préfère la facilité de vous dire simplement  et (trop) succinctement (mais je pense que vous<br /> pouvez développer par vous-même mes approximations) ce que m’inspire tout cela et donc pourquoi je suis inflexible dans ma « désappréciation » des religions:<br /> <br /> <br /> Je pense qu’elles sont des impostures parce que les clergés s’arrogent le droit de parler au nom d’une figure qu’ils ne peuvent nécessairement pas comprendre (si tant est que cette figure ne soit<br /> pas elle-même un personnage fictif ou un imposteur).<br /> <br /> <br /> Et surtout, je les trouve liberticides en ce sens que, nous conditionnant, elles retardent (voire empêchent) l’accession de chacun à la libération de l’âme, quoi que l’on entende par ce terme.<br /> <br /> <br /> Merci encore pour vos visites.<br /> <br /> <br /> Amitiés,<br /> <br /> <br /> Marc<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Désolée de ne pas tout à fait vous suivre ; il n'y a pas en soi de mauvaise religion ni de "seule" religion qui vaille. "Chacune est bonne - et imparfaite" selon Daniel Sibony - docteur en<br /> philosophie et mathématiques, et psychanalyste. C'est seulement l'usage qu'on en fait qui peut être discuté/discutable. D'ailleurs, pour qu'il y ait des êtres manipulés, il faut qu'il y ait des<br /> êtres manipulables, c'est à dire dépourvus de discernement, d'esprit critique, de maturité (autonomie) ; d'où l'enjeu majeur de l'éducation.<br /> <br /> <br /> Selon une autre tradition orientale, chaque religion est comme un âne que l'on chevauche sur les différentes pentes d'une montagne ; les grimpeurs qui ont franchi les différents obstacles et<br /> embûches sur leurs routes respectives, se rejoignent chacun sur son âne : arrivés au sommet, c'est le moment pour chacun de descendre de l'âne, de le laisser aller car il n'en est plus besoin<br /> pour contempler à loisir ce qui est à contempler.<br /> <br /> <br /> En guise de conclusion : je me méfie de l'emploi du mot "religion" - une vraie peau de banane !!!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Vous n’avez pas à être désolée. Je peux admettre que vous ne pensiez pas comme moi. Et je vous lis avec l’attention que mérite votre éminemment respectable réflexion.<br /> <br /> <br /> Cela dit, je vous suis difficillement dans vos ballades avec les ânes, sauf pour penser que ces braves animaux n’étaient peut-être pas nécessaires pour atteindre ce que vous<br /> appelez le sommet; et d’ailleurs, l’important est peut-être moins de l’atteindre, ce “sommet”, que de continuer sa route, une fois celui-ci atteint (si tant est qu’il existe ailleurs que<br /> dans  notre tête). Cela dit, les messages pernicieux des religions ne sont-ils pas précisément ceux-ci: 1) Prétendre qu’un sommet existe; 2) Que vous n’y êtes pas encore; et 3)<br /> Que vous avez besoin d’un âne pour l’atteindre.<br /> <br /> <br /> Par ailleurs, trouver que les religions ont au moins la circonstance atténuante de n’être pas responsables du fait qu’il y ait des êtres manipulables à berner ne me paraît pas<br /> très, disons, moral…<br /> <br /> <br /> Enfin, dire que chaque religion est bonne (avec quelques restrictions que connaîtrait ce docteur en philosophie) me paraît profondément faux. Si la finalité de l’existence est<br /> la libération de l’homme, comment croire que le chemin de ce dernier doit commencer par un conditionnement, même distillé (j’allais dire “délivré”) avec les meilleures intentions du monde?<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> Je lis ce blog depuis 2 ans. Commencer à méditer à 73 ans est-ce bien raisonnable ? Je crois qu'il n'est jamais vraiment trop tard mais......?<br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> 73 ans, mais vous êtes un bébé… Commencez dès aujiourd’hui.<br /> <br /> <br /> (Et merci  de me lire, cela fait de vous mon ami, même si nous ne nous verrons jamais.)<br /> <br /> <br /> <br />