FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
25 Juillet 2022
L’arrêt et la rétention spontanée de la respiration, le kevala kumbhaka, se produisent parfois, non seulement en méditation assumée mais aussi dans le quotidien quand tout à coup tout s’arrête, quand on se retrouve comme sans voix, ébahi. Un ange passe, dit-on.
Tout comme l’extase, ce kevala kumbhaka se termine dès qu’on veut le retenir.
Cela, les taoïstes peuvent l’expliquer : on n’obtient que ce que l’on ne demande pas. (« demande » n’est peut-être pas le meilleur verbe ici, peut-être devrait-on dire « ce que l’on n’exige pas », et peut-être y a-t-il une façon plus douce encore, plus spirituelle, plus du style « il faut savoir s’y prendre » d’aspirer à quelque chose de telle façon qu’elle ne se dérobe plus. Tout le sadhana du yogi a, me semble-il, ce seul but.)
Observer une plénitude (cet opposé absolu de la souffrance fondamentale) en méditation implique de ne pas vouloir la retenir. Les bouddhistes aussi peuvent l’expliquer : on n’obtient pas ce que l’on souhaite, a fortiori le plus ardemment, le désir ne causant que la souffrance de la privation, selon eux.
Ne pas vouloir vivre le présent pour le vivre. Comment faire ? En pratiquant un sadhana qui n’est pas un sadhana. Et dans la vie quotidienne, en vivant et en se laissant vivre (et bien sûr en laissant en paix les autres êtres vivants, humains et non humains).
P. S. : Dans le billet du 25 juillet 2017 il était question d’authenticité.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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