FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
16 Janvier 2013
« Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède, » aurait dit Saint Augustin. Le Bouddha pensait, lui, qu’il consistait en les cessations de ce désir et de tout autre.
En méditation, on vérifie aisément que le second était bien plus pertinent. En effet, désirer conserver tout état de plénitude que l’on y vit est la meilleure façon de le voir s’évanouir. Et nul besoin d'être philosophe pour comprendre que cela peut s’extrapoler à toute situation de l’existence, car la fugacité et l’impermanence, au fond, sont partout. Rien ne sert de vouloir figer quoi que ce soit, ce « quoi que ce soit » étant aussi illusoire que l’égo qui veut le figer.
Dit en passant, cette différence d’opinion illustre à merveille l'ornière qui sépare l’Occident de l’Orient en matière de sagesse: là où le premier se cantonne dans les outils de la psychologie pour voir dans le désintérêt (relisez la phrase de Saint Augustin) une manifestation quasi pathologique de l’esprit, le second se hisse au niveau de la philosophie pour y voir très crûment une marque de sagesse.
P.S.: Le billet du 16 janvier 2009 vous parlait d’un passionnant dilemme.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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