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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

divergence

« Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède, » aurait dit Saint Augustin. Le Bouddha pensait, lui, qu’il consistait en les cessations de ce désir et de tout autre.

En méditation, on vérifie aisément que le second était bien plus pertinent. En effet, désirer conserver tout état de plénitude que l’on y vit est la meilleure façon de le voir s’évanouir. Et nul besoin d'être philosophe pour comprendre que cela peut s’extrapoler à toute situation de l’existence, car la fugacité et l’impermanence, au fond, sont partout. Rien ne sert de vouloir figer quoi que ce soit, ce « quoi que ce soit » étant aussi illusoire que l’égo qui veut le figer.

Dit en passant, cette différence d’opinion illustre à merveille l'ornière qui sépare l’Occident de l’Orient en matière de sagesse: là où le premier se cantonne dans les outils de la psychologie pour voir dans le désintérêt (relisez la phrase de Saint Augustin) une manifestation quasi pathologique de l’esprit, le second se hisse au niveau de la philosophie pour y voir très crûment une marque de sagesse.

 

 

 

P.S.: Le billet du 16 janvier 2009 vous parlait d’un passionnant dilemme.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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F
<br /> Il y avait un autre philosophe qui avait écrit : "Il y a 2 tragédies dans la vie : Celle de ne pouvoir satisfaire son désir et celle de l'avoir satisfait (sous-entendu, bien sûr, d'en avoir perdu<br /> le désir). St Augustin, lui, donne une alternative à la tragédie...<br /> <br /> <br /> S'il avait simplement ajouté " et ne pas s'inquiéter de l'impermanence qui nous donnera demain ce qui répondra à notre désir de demain", cela m'aurait totalement convenu.<br /> <br /> <br /> Illustration : Je vois un misérable dans la rue qui tend la main. Je lui offre un sandwich et il me répondrait : "Oh non ! Si aujourd'hui je me régale, demain ma souffrance de la faim n'en sera<br /> que plus grande !" Ce qui me dérangerait c'est l'expression "plus grande". <br /> <br /> <br /> Pensées amicales.<br /> <br /> <br /> Françoise<br />
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M
<br /> <br /> C'est d'Oscar Wilde qui a dit exactement ceci ("les Pensées", pp. 86 et 87, cherche midi éditeur, 1990):<br /> <br /> <br /> "En ce monde il n'y a que deux tragédies. L'une consiste à ne pas obtenir ce qu'on désire et l'autre à l'obtenir. Cette dernière est de beaucoup la pire"<br /> <br /> <br /> Pour le reste, j'aime beaucoup ta réflexion.<br /> <br /> <br /> Amitiés,<br /> <br /> <br /> Marc<br /> <br /> <br /> <br />