FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
25 Avril 2025
Dans ce monde, « rien qui soit à l’abri de la souffrance, rien qui soit permanent, rien qui ne soit indestructible* », aurait dit le Bouddha. Une constatation pénible à voir en face, mais pourtant tellement vraie et difficile à admettre... même pour les Hindous, qui eux aimeraient la tempérer quelque peu, tout au moins en sa dernière partie pour qu’un rien d’espoir leur soit permis si existait quand même une sorte d’âme (atman), voire au moins de non-manifesté échappant à toute loi (purusha) ou encore de réalité ultime (Brahman) échappant, elle, à toute caractérisation mentale, à toute hypothèse, à tout point de vue.
Cela dit, autre démarche lucide (et donc « illuminante »), on peut aussi prendre le parti de douter d’absolument tout, comme le faisait Pyrrhon d'Élis - dans un tout autre univers mental, c’est entendu -, donc aussi de ce que disait le Bouddha.
On peut même douter de ce que « dans ce monde seul le changement soit caractérisé par la permanence » (ce que prétendait le grand poète pakistanais Mohammed Iqbal), car cela impliquerait la possibilité d’une exception (à l’impermanence, à savoir le changement) évidemment gênante pour celui qui médite sur les concepts d’impermanence et de périssabilité et qui se voit ainsi freiné dans sa vertigineuse glissade vers l'inatteignable sans nom.
* : Trilakshana : « Sarvam duhkham, sarvam anityam, sarvam anatman ! »
P. S. : Dans le billet du 25 avril 2007 (42 ans exactement après un certain jour à Uttarkashi important pour l’auteur) il était question de l’extase.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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