FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
24 Octobre 2022
Au cours de cet été, j’ai revu de vieux (c’est le cas de le dire) amis après des années et constaté les méfaits de l’âge, ce qui m’a inspiré ces réflexions :
Nous n’avons malheureusement qu’une vie, et voilà pourquoi les imposteurs qui en vendent une de plus, meilleure, éternelle même, après la mort ont tant de succès. C’est un argument très vendeur que de la promettre: il suffit de croire en leurs délires retors (ou de ceux, bien entendu, de leurs concurrents en mystification) pour dormir sur ses deux oreilles. Pour échapper à ce leurre, une réflexion indépendante de toute influence me paraît nécessaire. Sur ce blog cela s’appelle méditer.
Selon moi, il n’y a pas de retour, éternel ou autre, et je pense que c’est plutôt une bonne chose. L’éternité terrorise, l’éternel retour serait à mon humble avis le cauchemar absolu. Cela, peu de gens le conçoivent, ils implorent au contraire le prétendu créateur de « tout cela », pour pouvoir continuer ces existences, même si elles ressemblent à la leur, minée de souffrances.
Et pour en revenir à ces vieux amis, heureusement retrouvés, il faudrait pouvoir leur dire (mais c’est difficile, j’en conviens) qu’on devrait être heureux d’être vieux, c’est-à-dire d’arriver à la fin et, si possible dans de bonnes conditions de santé et de confort (physique et social). C’est une chance de voir enfin le bout du tunnel, un tunnel traversé vaille que vaille mais traversé quand même, et sans trop s’y être ennuyé si possible. C’est que, de la même façon qu’une vie serait terrible si on la savait éternelle, une vie sans aventures ni extases serait une tragédie nous empêchant de la goûter. Ce sont les risques que l’on prend et dont on sort vainqueur qui nous font tenir le coup un tant soit peu tout au long d’une vie inévitablement affectée par la lassitude, la monotonie, l’échec et bien sûr, la souffrance.
P. S. : Dans le billet du 24 octobre 2017 il était question d’une incertitude.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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