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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

vacuité

Dans l'avion pour Calcutta, en regardant un Indien tirer avec acharnement sur sa cigarette, un passager se rend compte que cet homme n'existe pas en tant que « lui », énervé, fumant, en tant que corps, en tant que riche, en temps qu'humain passablement stupide. Il découvre même que (physiquement) l'Indien n'est que le vide (ou presque, car vu de très près il est bien entendu composé de particules, mais qui ne peuvent même pas être caractérisées à la fois par leur position et par leur vitesse) mais que celui-ci l'ignore et qu’il se définit en tant que (et par rapport à) l' image qu'il a de lui-même.

En Réalité, cet homme n'est que conscience actuellement « mal » employée de l'univers, pense-t-il. (Il ne se demande pourquoi elle était « mal » employée. Il se rend cependant compte que pour une conscience « bien » employée, il n'y a pas de notion de bien et de mal, il n'y a personne pour juger, il n'y a pas de temps et donc pas d’ « actuellement » qui tienne et pour toutes ces raisons il voit que « sa » conscience, celle qu'il considérait un instant plus tôt comme distincte de celle de l'Indien pollueur, est, elle aussi, mal  employée.)

Puis il voit que tous ces passagers et l'avion même ne sont que vide, que conscience (au singulier rassemblant tous les pluriels) d'une forme illusoire et pour ainsi dire « inutile » (puisque la conscience du vide seule serait déjà « suffisante »).

Pas d'homme énervé, pas de passagers en instance d'un illusoire débarquement, rien que la conscience, rien que le vide, tout le reste: maya; l'énervement: inutile, la destination: illusoire: ainsi conclut le passager, peu avant que l'avion n’entame sa descente vers Calcutta à l'aube.

 

 

 

 

P. S. : Dans le billet du 25 octobre 2007 il était question d'émergence.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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