FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
11 Septembre 2015
Jusqu’il y a peu, on était en droit de penser que certains gouvernaient les hommes (voir le billet du 16 octobre 2009), les conditionnaient et les exploitaient à seules fins de s’enrichir et d’en être les maîtres. Ce fut sans doute le cas. Cette caste imprimait sa marque égocentrique à nos vies qui se résumaient dès lors à saigner et à violer notre environnement, elle lui indiquait la direction à suivre, celle, on le voit maintenant, du gouffre.
Mais aujourd’hui, cette caste veut-elle encore donner au monde sa direction? Ne vous semble-t-il pas plutôt que personne ne le gouverne plus, ce monde, qu’il est livré à lui-même dans l’attente de ce coup de chaud planétaire qui aura raison de nous (et si ce n’est pas catastrophe-là qui nous anéantira, d’autres suivront, dont nous serons tout aussi responsables)? Ne pensez-vous pas qu’il n’y a plus personne à la barre et que les maîtres d’autrefois, voyant qu’il est trop tard, qu’il n’y a plus moyen de redresser la barre, ou plus exactement qu’il n’y a plus ni barre ni gouvernail, et qu’ils vont périr eux aussi, ont tout simplement déserté la cabine de pilotage?
Ce monde semble bien livré irrémédiablement à lui-même. C’est comme si nous nous dirigions vers l'abîme dans une voiture sans freins; d’où la désespérance des hommes, leur aquoibonisme accélérant encore les choses, chacun voulant sa part la plus grande possible de ce qu'il reste du gâteau.
Quant aux méditants, devenus fatalistes eux aussi, hormis l’aide qu’ils peuvent apporter ici et là pour rester fidèles à leurs valeurs, ils se cantonneront plus que jamais dans la position de repli et de silence qu’ils affectionnent. « Méditer, faute de mieux » deviendra plus que jamais leur leitmotiv.
P.S.: Le billet du 11 septembre 2014 s’appelait retrait. Sa chute aurait pu parfaitement être celle du billet de ce jour.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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