FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
Quand nous n’avons rien à faire, à quoi (bon) penser?
Dans le silenceil y a les réponsesà toutes les questionsque l'on ne désire pas poser. (Ajouté sur le même support, quelques respirations plus tard)
Tout problème mal posé est un ajournement de sa réponse.Toute pensée est un ajournement du silence.
Un effort ordinaire va produire un résultat ordinaire. Un non-effort extraordinaire va produire un résultat extraordinaire. Ne tuons pas le mental. Laissons-le dépérir.
Dans la toujours trop grande mesure où la comparaison est pertinente, tout le monde "nous" est supérieur. Qui pourrait être moins encore que personne (a no-body)?
En forêt, passer du fusil à l’appareil photo, puis aux jumelles, puis à la marche en silence, les sens en éveil, puis enfin à l’immobilité la plus totale.
Ne plus retourner au souffle ni aux battements de cœur. N’avoir aucune racine ni aucun abri pour les pensées.
Tout ce qui est connu du mental serait créé par lui.Même la Réalité Ultime n’existerait qu’en tant que concept.Quand le mental est à l’arrêt, ce qui est serait hors de question.
Insatisfaits comme nous le sommes, nous pouvons avoir envie de faire autre chose de notre vie. Ou alors de mieux faire la même chose. Mieux méditer, par exemple. Qui peut se vanter d’avoir épuisé le sujet?
Le leitmotiv du méditant: toujours moins. Moins de désirs, moins de pensées, moins de moi*. Méditer serait une épuration. *: Le moi crée sa continuité et donc le temps; le temps est à l’origine du désir, lui-même cause de la souffrance.
Soudain le mental s’arrête. Et quand il se remet en marche, sa première activité est de constater que c’est comme une éternité qui vient de passer, alors que sur la montre - invention du mental - seulement quelques unités de cette sorte-là de temps se...
N’avoir pas de certitudes, même pas celle de n’avoir pas de certitudes.
1/3 Méditant, il n’y aurait rien à rechercher. Le seul problème serait le chercheur.
Aux silences de l’écoute et de l’observation, l’Occident a préféré le vacarme du « moi, je» et l’agitation du « moi d’abord ».L’Occident court sans avoir appris à marcher. Et il a pris le chemin du précipice.
Loin de l’empressement ou de la torpeur, méditer, c’est être dans le temps de soi-même. En phase avec l’univers.
Combien de temps s’asseoir en méditation?L’assise méditative s’inscrit-elle dans une perspective temporelle? N’est-ce pas par essence une non-activité? Alors comment une non-activité pourrait-elle être chronométrée? Le temps et l’activité ne sont-ils...
N’exister que par le regard du monde extérieur ou alors, être. Être depuis le centre de soi.
Le mental est le problème, il n’est pas la solution, ce serait trop facile. Le non-mental serait la solution.
1/3Et si dans le premier temps de la méditation, nous préparions le mental pour qu’il puisse tirer parti de l’ordre infiniment doux que nous lui donnerions au moment venu: maintenant fais ce que tu veux, pense ce que tu veux. (Ecrit à j-4 avant le "blackin"...
Transcender le paradoxe suivant: ne rien faire tout en vivant l’acte d’être assis. Faire de l’assise une non-assise, faire d’une action une non-action, faire ce qui est ne rien faire.
Tout le monde court et personne n’a jamais l’impression d’arriver.Le méditant est l’essoufflé* qui dit: « Maintenant c’est fini, vous ne m’aurez pas pour une longueur de plus! » *: Cioran disait que « méditer est un aveu d’essoufflement ». (Aveux et Anathèmes,...
La méditation: la respiration du ventre.
Ne rien faire est inutile, pense l’homme d’action.Qu’en pense celui qui se délecte de fermer les yeux, même au soleil, laissant à d’autres le soin de s’agiter sous prétexte de construire?
1/4 L’extase serait un début, pas un but. Il faudrait l’assimiler, et cette assimilation serait le pont qu’il faudrait constamment établir entre deux réalités, l’une dans laquelle on est né, l’autre à laquelle on est né.
Le passé et le futur seraient contenus dans le présent. Il n’y aurait ni passé ni futur s’il n’y avait l’instant présent pour raviver le premier et imaginer le second - jusqu’à les recréer. Le présent serait la seule réalité.