FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
Tous les êtres animés de vie auraient la conscience d’eux-mêmes. Ils seraient conscience - en vertu de la définition suivante: la conscience, c’est ce qui prend conscience de soi-même*. Ils seraient donc respectables au même titre que notre humain voisin...
Il y aurait présent et présent. Celui qui s’inscrit dans ce temps qui structure nos vies et qui sépare « le passé » du « futur » (ou l’inverse). Il ne serait qu’une idée; on y serait jamais, ou plus exactement on y serait (à jamais), ou déjà plus (étant...
L’orgasme serait à la pulsion libidinale ce que le silence* est à la pensée: un soulagement, une conclusion nécessaire (sous peine de frustration, cette cause de la violence**). *: Cet autre mot pour le sentiment océanique, l’extase, le samadhi, le satori,...
Nous ne serions pas « nous-mêmes ». Nous serions le monde se regardant lui-même à travers ce que nous appelons « nous ». Si c’est le cas, quand nous mourons, rien ne meurt. La nature est toujours là qui se contemple (d’où l’importance d’en prendre conscience...
On peut s’asseoir sans méditer. On peut méditer sans s’asseoir. Mais quand s’asseoir et méditer ne font qu’un*, c’est sans doute que l’on s’assied bien. Et méditer serait alors un peu plus** que méditer (mais chuut, dés que l’on se rend compte de cela,...
1/2 Il y a beaucoup de façons de s’asseoir pour méditer. Combien de bonnes? Et qu'est-ce que « bonnes » veut dire ici? Il y a beaucoup d'endroits où s'asseoir dans une pièce. Pourquoi ne pas s’asseoir là où nous en avons envie maintenant? Le Bouddha,...
Éternel serait un qualificatif de l'Ultime en cela - et en cela seulement ? - que méditer sur le concept d’éternité mènerait à la cessation de la pensée. La pensée, en effet, serait foudroyée quand elle touche *, même un fugitif ** instant, ce domaine...
Tout être humain ou presque balancerait entre l’intuition (souvent inconsciente) que ce n’est pas humainement moral de reproduire la souffrance et son envie (dont les causes possibles, souvent inconscientes aussi, seraient nombreuses: instinct, besoin...
Il y a au moins dix-huit siècles, Patanjali dans ses Yoga sutra considérait qu’aparigraha (littéralement : la non-convoitise) était une des conditions sine qua non de la bonne pratique du yoga. Pour leur propre bien, il enseignait à ses disciples de ne...
Penser et n'en être pas conscient est loin d'être la même chose que penser et en être conscient après coup. Cet intervalle entre pensée et prise de conscience peut par ailleurs se « travailler » dans la méditation jusqu'à en arriver à ce que les deux...
Certaines méditations (dhyana et ses dérivés, vipassana, zazen, etc…) se caractérisent avant tout par l'immobilité en position assise. Elles seraient est la meilleure approximation de l'état d'inertie, la revanche sur l'anxiété, même diffuse, qui caractérise...
Cela fait déjà une semaine que Dorine et André Gorz nous ont quittés mais je vous en dis deux mots - qui suis-je pour en faire plus ? - seulement aujourd’hui, revenant de quelques jours loin de tout clavier. A sa sortie, j’avais trouvé la Lettre à D d’André...
Quand les joies de la vie ne s(er)ont plus que souvenirs d'un temps de liberté et de jeunesse, il reste(ra) encore les sensations fortes que nous offre parfois la nature: une mésange penchant la tête sur Dieu sait quel ravissement, un papillon multicolore...
Vous ne méditerez pas grâce à une instruction dans cette soi-disant matière qu’est la méditation, vous méditerez d’abord grâce à votre rasoir ou votre fer à repasser. Ni se raser ni repasser ses vêtements ne nécessite d’apprentissage. A fortiori, ce que...
La méditation est un voyage. A ceci près que si un voyage de mille lieues commence par un premier pas, la méditation elle, ne commence à nul moment précis et ne finit nulle part. En méditant on est heureux, on rayonne même, comme ces villégiateurs de...
A l’époque, Nietzsche - pour qui la réflexion était inséparable de l’environnement* - s’était dit préférer finalement le Sud de Bizet et de Dante au Nord de Wagner et de Kant. Si dilemme il y a encore aujourd’hui pour choisir celui des points cardinaux**...
D'abord, se rendre compte que la conscience est infiniment multiple. Fleur, animal, chaque homme en particulier: aucun créature ne voit le monde de la même façon. Ensuite, prendre conscience que cette multiplicité serait peut-être au fond un autre "méfait"...
Nous ne pouvons sans doute être heureux que quand nous n'aspirons plus au bonheur et que nous avons réalisé que c'est l'aspiration même qui est source de frustration. Il faudrait aller au fond du désespoir* de façon naturelle, sans aspirer à ce désespoir...
Le résultat premier de la méditation au long cours* est que l'on se sent préservé du monde. Et quand on se relève, qu’ils sont loin ses soubresauts profanes et ses préoccupations cruelles! On ouvre alors la porte pour humer l'air de l'automne dans le...
Le yoga serait le seul sport dont le style ne puisse évoluer. En cela, il serait le sport absolu, ou l'anti-sport. Nous ne sautons pas une haie aujourd'hui comme nous le faisions il y a cinquante ans, nous n’allons pas au but, le ballon au pied, aujourd'hui...
L’aspect macroscopique premier d’un corps immobile est le mouvement respiratoire. Ce qui nous empêche le plus souvent de prendre conscience de cette réalité fort simple, ce sont nos pensées, ou citta vritti dans la terminologie des Yoga sutras de Maharshi...
Nous ne pourrions tuer le désir par le désir de tuer le désir. Seul le temps pourrait y parvenir; et la patience, l’accommodation et la résignation. La soumission, diraient les hindous. Tous ces concepts seraient pourtant illusoires, comme celui de désir...
Tous les plaisirs recherchés par les hommes seraient des façons d’approcher l’extase. Si c'est vrai, ils l’ignorent, bien évidemment, et c’est pourquoi ils ne pourraient comprendre que ceux que la vie a Réellement comblés ne recherchent plus les plaisirs...
La méditation est peut-être la seule école où l’on ne donne pas de réponses mais où l’on pose des questions. Bien sûr, pas n’importe quelles questions. Mais de bonnes questions, y en a-t-il plus d’une? Comme vous, j’en doute, croyant la connaître, moi...
Les textes mystiques, s’ils attestent l’existence d’états de conscience autres, auraient un côté pervers en cela qu’ils éveillent en nous le désir de connaître ces états et renforcent ainsi notre ego désirant. Or, ce que désire en Réalité le méditant...