FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
6 Mai 2013
Décédé en février de cette année, naissait dans le Taurus, il y a 63 ans, un six mai, celui qui allait devenir mon ami, mon frère.
Passons sur les détails, mon propos n’est pas de verser dans l’intime, je laisse cela à d’autres, si nombreux sur la toile.
Mon propos est celui-ci: que dire à son épouse éplorée ce soir au téléphone?
Que je prie pour lui en ce jour? C’est faux : il n’y a personne selon moi pour m’entendre et je ne crois pas (pas plus que Christian de Duve, dont on a appris aujourd’hui le décès par euthanasie et dont je salue la mémoire) en un dieu, a fortiori un dieu intéressé par notre sort.
Que j’ai une pensée pour lui, ce cher ami comme on en a peu en une vie? Venant d’un adepte régulier de l’assise en silence doublé d’un contemplatif, c’est un peu chiche, une pensée, une seule petite pensée et puis je serai reparti dans l’agitation du monde!
J’en viens à mon propos, car c’est en réalité d’une lacune dont je vous voudrais parler. Une lacune qui m’a frappé aujourd’hui. En effet je me suis rendu compte que ce n’est pas simple de trouver une formulation satisfaisante pour dire, sans référence à la superstition des prieurs et sans aucune légèreté, ce que l’on fait quand on pense fort et longtemps à quelqu’un que l’on veut honorer et qui nous manque. Quel vide dans le langage! Et comme cela est significatif de notre immaturité, de notre superficialité!
Les yogis, eux au moins, ont un terme pour cela: dharana, la concentration naturelle, et une pratique pour la mettre en œuvre: dhyana, la méditation.
P.S.: Dans le billet du 6 mai 2009 il était question d’expérience.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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