FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
15 Décembre 2009
Dès l’environnement parental, le très petit enfant ressent que le monde est une addition d’égoïsmes et il restera toute sa vie, par manque d'exemples donnés, ignorant de ce qu'est l'amour.
Comment, dans ces conditions, demander à l’homme d'aimer? Comment lui demander de reproduire un structure de comportement qu'il n'a pas apprise (et qui est même peut-être inexistante dans son passé génétique)? Et comment lui demander d'à son tour procréer et éduquer dans l'amour (c‘est-à-dire "élever" dans son sens le plus littéral)?
L'amour est un mythe; toujours désiré, toujours absent. Et on passe toute une vie à imaginer ce qu'il pourrait être, lui qui nous manque à chaque instant de la vie, lui qu'on ne peut ni recevoir ni même donner, ce qui est encore plus frustrant.
(Et c'est pour cela que ce monde est plein de soldats qui se croient aimés de leurs parents et qui sont néanmoins prêts à tuer sous n'importe quel futile prétexte ceux qui pourraient être leurs frères et avec qui, malheureusement, ils partagent même - ce qu'ils ignorent - une totale ignorance de l'amour.)
L'amour non mythique serait quelque chose de totalement différent. Il n'aurait rien à voir, bien entendu, avec les motivations de l’espèce soucieuse seulement de se maintenir. Il serait une "qualité" mystique impliquant un silence absolument total dans le cerveau. Il impliquerait l'acceptation totale de la mort, sans désir aucun de retour, sans l'ombre d'un regret. Il serait ce qui alors est là: une trace peut-être de l'Absolu. (Mais une trace tellement ténue qu'elle disparaît dès qu'on parle trop d'elle. Et l'évoquer est déjà galvaudage.)
P.S.: Le billet du 15 décembre 2007 évoquait certains dérapages.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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