FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
22 Janvier 2010
Le bon sens, ce vieux monsieur d'Évolène (Valais, Suisse) me semblait l'incarner.
Il marchait (beaucoup) pour marcher et non pour arriver quelque part. De l'exercice, couper soi-même son bois et porter l'eau. Vivre loin des vitrines du désir et des hauts murs déprimants des grises villes. Parler avec humour et pitié des jeunes gens "aux hormones" d'aujourd'hui, poteaux télégraphiques sans épaules, salades montées, cornichons - "que dis-je: concombres" - anémiques. Se coucher tôt - "les heures avant minuit comptent double" - et jouir chaque nuit d'au moins huit heures d'un juste repos.
Dans son chalet de bois, le sommeil calquait l'opacité de la nuit d'altitude; il avait une qualité particulière, à peine troublé par les craquements des planches rappelant que l'on avait dû couper de leurs racines des arbres vénérables pour jouir tant de la nuit.
C’était en 1986, par là. Son discours alors me paraissait un peu désuet. Aujourd’hui, à me souvenir de sa voix, j’entends un monde totalement disparu. Ce bon sens n’existe bel et bien plus que dans mon souvenir.
P.S.: Le billet du 22 janvier 2009 évoquait un petit coin que vous connaissez bien. Oui, oui.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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