FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
25 Janvier 2010
Brahman, la Réalité Ultime ne serait pas à atteindre, elle ne serait strictement pas différente de la réalité toute simple. L'une serait l'autre. Aucune hiérarchie ne les séparerait. L'une ne mériterait pas une majuscule que l'autre ne justifierait pas. Tout ceci serait évident pour l'homme libéré qui serait l'homme tout simple (puisque la libération ne serait pas à atteindre, puisque nous serions libérés).
Bien sûr, tout cela n'a pas de sens pour la raison et est impossible à appréhender par le raisonnement, activité la plus courante du cerveau de l'homme*. Y aurait-il une proposition qui puisse lancer une perche, construire un pont, réveiller le bon sens? Proposons: "... rien ne sépare ce que l'on fait de ce que l'on est**." Ce que l'on fait: réalité pratique, immédiatement appréhendable; ce que l'on est réalité ontologique. Dans l'évolution spirituelle d'un homme (et pour autant que l'on admette, "le temps de la démonstration", la réalité du temps) cette phrase proposée plus haut a toujours été vraie et l'est encore aujourd'hui. Non seulement elle est vraie, mais elle décrit complètement à chaque instant (ceci moyennant toujours la même concession quant à la réalité du temps) l'évolution spirituelle non seulement des hommes mais de tous les êtres vivants. (Brahman étant indescriptible, elle ne prétend cependant pas être moyen, même dérisoire, de l'approcher.)
*: L'occasion est trop belle pour ne pas faire remarquer ici que c'est peut-être justement faire parce qu'il cultive presqu'exclusivement sa faculté de raisonner (et parce qu'il ne se fie qu'à sa raison) que l'homme a acquis une certaine forme de supériorité sur les autres espèces, supériorité dont il ne se prive de se glorifier et dont il n'a pas encore compris qu'elle est, tout bien pesé, plus un fardeau qu'un atout pour son passage dans l'existence (pour y jouir d'être, pour y vivre l'extase, pour s'y fondre dans Brahman, etc...).
**: Nous ne traiterons pas ici d'une autre identité encore plus philosophiquement fondamentale: celle qui lie ce que l'on pense à ce que l'on est.
P.S. : Comme ceux des deux jours précédents, le billet du 25 janvier 2008 parlait de nos souffrances névrotique et existentielle.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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