FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
14 Janvier 2010
C’est vrai sans doute que notre avenir est programmé, seulement voilà: pas par nous. Donc on ne peut le prévoir ni encore moins le prédire. La Réalité dans laquelle tout est "inscrit" (il n'y a plus qu’au programme à se déployer au fil non pas du temps mais d'une instantanéité imprévisible et pourtant inéluctable *) y compris ce que nous appelons avec un manque touchant de recul "notre avenir", cette réalité-là, l'Ultime, ignore tout du temps. Ou plus exactement, ce concept est pour Elle sans substance car s'il est bien réel pour nous qui le créons dans la très limitée mesure de notre imagination (« tout est mental », dit même le Yoga Vasishta), pour Elle qui est, le temps n'est pas. Cela, n'en déplaise aux scientifiques (et aux astrologues qui ne sont peut-être d'accord avec ceux-ci que pour investir le temps de réalité et pour se considérer eux aussi comme des observateurs indépendants des phénomènes qu'ils prévoient, ce qui constitue deux erreurs), toujours étonnés de devoir un jour ou l'autre renier radicalement leur "absolues certitudes", leurs paradigmes. (Quant à l’exactitude des prévisions des astrologues **, laissons à ceux qui s'intéressent à leur futur le soin d'en débattre.)
Notre avenir est déjà inscrit et cela, même s'il s'invente d'instant en instant dans une réalité - la Réalité - dont sont exclus la pensée et le temps et donc aussi la peur (qui n'est rien d'autre que la pensée du futur ou, si l'on préfère, son appréhension).
Le temps? C'est sous sa forme que la peur s'incarne dans le cerveau de l'homme (malade de lui-même).
*: C'est dans la perception mystique de ce paradoxe merveilleux que le temps se réduit à sa seule réalité: l'instant vécu (qui, soit dit en passant, se fond dans l'éternité lorsque son intensité est maximale.)
**: Exactes ou pas, ces prévisions sont souvent utiles à ceux qui y ont recours: quand elles sont optimistes, ceux qu'elles concernent deviennent insouciants quant à leur futur et, libérés ainsi de toute peur inhibitrice, ils sont ainsi mieux armés pour vivre leurs destinées, pour être ce qu'ils sont appelés à être, pour être ce qu'ils sont. Quand elles sont pessimistes (ce qu'elles sont rarement: il semblerait que ceux qui consultent les astrologues aujourd'hui sont souvent, selon ceux-ci du moins, ceux qui auront de la chance demain) elles sont toujours présentées de façon à ne pas engendrer le désespoir mais au contraire de façon à sortir l'individu de sa torpeur, à créer une réaction salvatrice et à le faire se rebeller contre ce sort dont on lui dit curieusement alors, qu'il n'est pas écrit, que l'on peut le contrer par l'effort.
P.S. : Le billet du 14 janvier 2009 faisait l’apologie du raja yoga, loin, très loin du yoga souvent grotesque enseigné en Occident: avancée.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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