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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

désir d'avenir?

"Jeudi 16 novembre, par 51° de latitude Nord et 17°C:
Que la nérine rose et la rose lavender dream (mauve) soient encore resplendissantes, c’est normal dans le jardin-paradis. Mais ce qui l’est moins, c’est l’encore grande forme de la digitale rose foncé, du muflier bordeaux, des roses trémières (d’un mélancolique jaune pâle), des achillées millefeuille (vieux rose) et même des soucis (d’un jaune orangé réjouissant).
Le climat est tout déréglé. Certaines beautés ne peuvent plus mourir. On nous prédit aussi moins de mésanges pour bientôt et tout plein de tout qui va disparaître. On nous annonce de 1,4°C à 5,8°C en plus en moyenne pour 2100. Des catastrophes à n’en plus finir. De terribles épreuves pour accompagner notre agonie.

Il faut faire quelque chose d’urgence. Qu’ai-je fait aujourd’hui, moi, pour cela? Rien.

Et si nous, les humains, avions programmé inconsciemment notre suicide? Et si, à force de nous détourner de nous-mêmes, nous avions baissé les bras devant cette vie qui nous dépasse et nous donne tant de fil à retordre? Et si nous nous réjouissions sans le savoir de cette fin de plus en plus souvent évoquée?"


Ce qui a réveillé ces questions, hier, c’est cette phrase issue d’un Cioran éventré au hasard, au retour de cet inventaire contemplatif des couleurs de l’éden:
"Si la souffrance n’était pas un instrument de connaissance, le suicide deviendrait obligatoire. […]* "
Non, décidément, tout n’était pas rose au jardin de ma douce.



 

*: Cioran, Œuvres, Le Crépuscule des Pensées, Ed. Quarto Gallimard, 1995, p. 349.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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J
Le simple fait que nous ne soyons plus mangé est artificiel. Dans la nature, toutes les espèces se bouffent entre elles. Etonnant non ? ...
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L
Dans le présent agir où nous sommes, modestement, mais socialement et politiquement aussi<br /> Le monde marche sur la tête, nous lui tenons les jambes en l'air, en disant "c'est pas sérieux"<br /> <br /> Tu verras bien qu'un beau matin fatigué<br /> J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté<br /> J'appuie sur la gachette accélerateur<br /> Y a que des ennemis dans mon rétroviseur<br /> Au-dessus de cent quatre-vingts je perds la mémoire<br /> Alors pourquoi pas s'asseoir<br /> <br /> comme chante Souchon<br /> <br /> s'asseoir, prendre une pause, mais ne pas rester assis sur ses deux fesses<br /> <br /> Puisqu'on nous demande de choisir, pourquoi ne pas dire que tout le système marche à l'envers, et qu'il faut en changer ?<br /> <br /> "bouger un petit peu" sera toujours rattrapé par le système, <br /> lancez le mot "pacte écologique" avec honnêteté et désir de changer et voici les ténors du libéralisme qui le reprennent à son compte (ça vend ça coco, c'est bon)<br /> <br /> alors <br /> Tu verras bien qu'un beau matin fatigué<br /> J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté
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Y
Là est toute la question, que peut-on faire ?Etant de nature à vouloir agir efficacement, je me suis penché sur le problème. Au final, c'est très complexe et pas toujours aussi évident que ça. Par moment, je me demande si l'humanité mérite de continuer, lorsqu'on voit toutes les horreurs qu'elle engendre. Et pourtant, j'essaie à ma petite échelle de trouver des solutions à mon niveau, d'avoir un comportement écologiquement responsable, car à chaque fois que je regarde mes enfants, je me dis qu'ils méritent un monde meilleur. C'est peut-être utopique, mais au moins, l'essai est là. Que nous reste-t-il finalement à part l'espoir ?AmicalementYog
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I
Tu vas nous faire peur, Marc...<br /> Problème d'eau, réchauffement climatique, hiver rigoureux, tempêtes violentes, voila ce que nous a laissé le génie des hommes, que laisseront nous à nos petits enfants ?...<br /> Bien évidemment, la terre se purifiera, se restructurera dans quelques millénaires et d'autres vies se reformeront... Piêtre consolation...
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C
"Et si nous, les humains, avions programmé inconsciemment notre suicide?"Je le pense depuis déjà un certain temps.Cet acharnement à détruire la planète, sa faune, sa flore, ce mépris pour toutes les autres formes de vie, cette exploitation déréglée de ce que la terre nous offre en sont des symptomes;A l'échelle de l'histoire de la terre, l'être humain n'est rien, un balbutiement, ou peut être un virus destructeur.Quand ces pensées me viennent, je me dis que lorsque nous humains, auront disparu, la terre, si nous ne l'avons pas complétement détruite, reprendra calmement son rythme, elle continuera paisiblement à tourner autour du soleil, elle pansera ses plaies, elle nous oubliera.Mais quel gâchis, nous aurions pu avoir tant de qualités et une vie si belle dans ce merveilleux jardin.
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