Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

contentement

« Celui qui se dresse sur la pointe des pieds ne peut se tenir debout », dit le Tao te King (en 24).
Toute louable que soit cette critique de l’ambition, et bien qu’elle s’applique à l’humanité tout entière, elle n’aurait pu être formulée en Inde sacrée - qui par ailleurs pratique une gymnastique immobile (le hatha yoga) rarement sur les pieds, contrairement au taï chi des Chinois.
Pour le yogi de la grande sagesse, se tenir debout, les pieds sur terre, est encore trop. Il suffit de s’asseoir, pense-t-il.
L’herbe pousse seule et les saisons reviendront indéfiniment, quoique l’on fasse ou pense. Le dharma étant éternel, toute précipitation est inopportune, et le bonheur court si vite qu’on ne peut l’attraper que par la ruse et la patience.
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
Voir le profil de Marc sur le portail Overblog

Commenter cet article
J
Attention toutefois de ne pas tomber dans l'égalitarisme qui aboutit systématiquement à un autre dictat ! La compétition et le mérite personnel ne sont pas des valeurs à rejeter.
Répondre
J
La symbolique de la phrase me plait, mais railler l'ambition me gène car il existe de grands desseins. C'est la fatuité dont il faut se moquer.
Répondre
M
L’ambition de servir l’autre (par exemple Schweitzer, Gandhi, Mandela et aussi ces méditants de l’ombre dont on dit dans l'Himalaya qu’ils font plus pour l’humanité que toutes les bonnes volontés aux motivations floues me viennent à l’esprit comme autant d’étoiles dans une nuit par ailleurs assez opaque), cette ambition-là me plaît aussi, Jean Christophe, mais pas celle de se hisser sur la pointe des pieds pour dépasser.La première est altruisme, voire abnégation, la seconde – hélas plus largement répandue – est fatuité, oui. Mais le pire c’est qu’elle est contreproductive et dommageable pour tous (le fameux bien commun) et même pour celui qui la prise.
Y
Oui je vois mieux où tu veux en venir. :-)C'est vrai que le Taoisme utilise par moment des tournures un peu particulières. Du coup, j'ai repris le Tao te king pour lire le passage en entier. :-DMerci pour ces éclaircissements.AmicalementYog
Répondre
Y
Je ne pense pas qu'on puisse aussi caricaturer le tai chi, qi gong et le hatha-yoga. On trouve des postures quasi-immobiles dans le qi gong et des postures dynamiques dans le hatha-yoga. Il existe des postures debout dans le hatha-yoga comme virabhadrasana, trikonasana, etc.L'apparente immobilité posturale de certaines postures de yoga vise à immobiliser en quelque sorte le mouvement du mental, afin de pouvoir percevoir celui qui perçoit. En attendant la fin des vagues, il est possible de voir le reflet de la lune dans le lac. Le Tai chi vise sensiblement la même chose, mais d'une autre manière. Par le mouvement, on harmonise l'être, on crée un lien entre la Terre et le Ciel, afin de pouvoir vivre en soi le cosmos. On suit le Chi.Dans certaines pratiques du pranayama dans le yoga, le yogi se met spontanément à formuler des mouvements dictés par le mouvement du prana.En fait, Lao Tseu nous dit qu'il est important d'avoir une base solide, d'être bien ancré au sol (donc à la Terre) d'où le fait de se tenir bien debout. D'ailleurs à ce sujet, il y a un entretien avec Ysé Tardan-Masquelier, professeur de yoga, où il est question de cette idée de se tenir debout. Voici le lien : http://www.nouvellescles.com/Entretien/TMasquelier/Masquelier.htmAmicalementYog
Répondre
M
Il ne s’agissait pas de caricaturer quoi que ce soit, Yog (c’est de peu d’intérêt, j'en conviens, mais sache que j’ « enseigne » le yoga depuis 23 ans et que j’ai pratiqué longtemps le taï chi) mais dans une fulgurance, 1) de railler l’ambition (comme le fait le Tao te King cité), 2) de suggérer qu’une telle moquerie (amusante, n’est-ce pas ?) n’aurait même pas dû être faite dans l’Inde sacrée (où chacun tenait son rang dans un esprit de service) et 3) last but not least, de faire l’apologie du contentement, cette vertu magnifiquement symbolisée par la posture assise (et le deuxième niyama selon Patanjali), où l’on ne songe pas à se hisser sur les pieds pour dépasser l’autre : une métaphore bien entendu.