FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
17 Janvier 2008
Il y aurait écran et écran (comme il y aurait présent et présent: une autre ambiguïté révélatrice).
L’écran (d’ordinateur, de télévision et de tous les « portables ») est aussi un écran en cela qu’il s’interpose entre l’utilisateur et le réel*, réel qu’ainsi il dissimule, voire obstrue; et dont il isole, voire prémunit, ou encore « protège ».
L’illusion fondamentale (maya) de la philosophie de la non-dualité (advaïta vedanta) a aujourd’hui un autre nom: la virtualité prodiguée par
ces écrans bien nommés.
Jamais sans doute le monde n’a été si irréellement perçu, et avec notre frénétique consentement, de surcroît. Et ce n’est qu’un début: la vitesse à laquelle les nouvelles générations se
spécialisent dans l’irréalité devrait peut-être constituer un sujet d’étude pour le métaphysicien d’aujourd’hui. (Quant à celui de demain, aura-t-il encore suffisamment de recul pour ne fût-ce
que constater la chose?)
*: Quoi que ce concept veuille dire et on comprend qu’il est urgent de revoir ce que l’on entend par là aujourd'hui: sans doute quelque chose de plus trivial, de plus immédiatement accessible que
le concept de Réalité ultime (Brahman) cher à l'Inde raffinée d'autrefois. Quoi qu’il en soit, une noble et utile tâche pour le philosophe.
P.S.: Le billet du 17 janvier 2007 parlait de privation. Rateriez-vous quelque chose en ne le (re)lisant pas?
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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Lung Ta 18/01/2008 21:28
Marc 22/01/2008 11:21