FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
21 Janvier 2021
S’il n’y avait qu’un seul bénéfice à attendre d’une pratique régulière de l’assise en silence, ce serait peut-être celui de parvenir à ne plus rien rechercher dans celle-ci, à se débarrasser de toute idée de... bénéfice. Une attitude qui colorerait alors toute la vie du méditant et qui le rendrait serein. Car, comme l’a bien montré* le Bouddha, c’est l’absence d’attente, d’aspiration, le désespoir donc au sens littéral du terme, qui permet de vaincre la souffrance inhérente à la vie et de connaître le bonheur, un bonheur toutefois toujours temporaire, et c’est bien pourquoi il faut toujours méditer et sans se faire d’illusion.
* : Plus tard Sri Patanjali trouvera aussi qu’une des caractéristiques remarquables (yamas) du yogi ayant atteint Kaivalya (l’éveil en quelque sorte, voir le sutra 3.56 et le chapitre 4 des Yoga sutras) c’est d’être sans convoitise (aparigraha) ; et Sri Sankaracarya, encore plus tard, dénoncera même la pratique des pranayamas par un certain type de yogi ayant une lecture exotérique de ce Patanjali, comme une torture inutile du nez (sutra 119-120 de Aparoksanubhuti), le souffle parfait étant, selon lui, dépendant de l’état mental et non l’inverse. Toujours cette idée si difficile à intégrer pour la plupart (toutes époques confondues) que le bénéfice ultime (le bonheur, l’éveil) n’est pas une question de mérite mais d’attitude désintéressée immédiate.
P.S. : Dans le billet du 21 janvier 2016, il était question de suicide, celui de l’homme.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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