universalité

Suivant le désolant exemple d’une Inde qui se désacralise et d’un 0ccident qui, désacralisé l’est déjà, le yoga n’est plus ce qu’il était il y a encore 30 ans. À vrai dire on ne sait plus trop aujourd’hui ce que ce vocable veut dire, alors que de plus en plus de gens en « font » et que de plus en plus de bouffons prétendent l’enseigner.

Qui sait encore qu’il y a du yoga pour tous les tempéraments et cela afin que chacun s’y retrouve (le bhakti pour le croyant, le jnana pour le lettré, le karma pour l’actif, le raja pour le contemplatif) et puisse avoir accès par l’un ou l’autre de ces chemins à la transcendance? Qui sait encore qu’il a le choix et qu’un yoga au moins est fait pour lui ?

C’est parce personne ne devrait pouvoir constater que la transcendance lui est inaccessible que le yoga, ce moyen de se relier à l’essentiel, s’était fait multiple en ses chemins.

Et que voit-on aujourd’hui dans ce monde où se perdent toutes les valeurs ? On met sous ce terme une sorte de (sous ?) culture physique où l’on compresse en une heure de temps un nombre parfois considérable de positions insolites. Qui sait encore que même ce yoga-là doit s’accorder des pauses et se conclure par un long moment de silence, faute de quoi ce serait, comme le disait mon excellent ami Swami Dharmananda à Ved Niketan, comme traire une vache sans mettre un seau en dessous du pis?

Mais me direz-vous, les véritables yogis, les détenteurs de cette sagesse indienne si mise à mal aujourd’hui, s’il en reste, comment les reconnaitriez-vous ? Peut-être sont-ils ceux qui, pour avoir longuement pratiqué l’un (ou plusieurs : ils ne s’excluent pas) des quatre yogas précités, auraient acquis une aptitude à l’introversion et au silence de la pensée qui leur ferait dire que pour eux méditer n’est même plus une question de régularité, de discipline, mais d’inévitabilité tant cela leur serait devenu naturel.

P. S. : Dans le billet du 28 septembre 2018 il était question d’impostures.