renforcement

De la même façon que la volonté est improductive lorsqu’elle est issue d’une peur et qu’elle s’exerce alors sous une forme de contrainte (voir ce billet http://fautedemieux.over-blog.com/2019/06/improductivite.html), l’activité épuise lorsqu’on l’accomplit avec le sentiment - profond ou diffus - qu’on ne ferait rien si on n’y était pas contraint, la plus courante de ces contraintes étant bien entendu de devoir gagner sa vie [certes beaucoup prétendent qu’ils travaillent par plaisir mais souvent ils ne parviennent à convaincre qu’eux-mêmes, et tant mieux s’ils en sont convaincus, cela fait autant d’insatisfaits en moins sur cette planète]. 

Par contre l’activité cesse d’être perturbatrice d’une plus haute conscience - où l’on est totalement (consciemment et inconsciemment) en accord avec soi-même - quand elle est absolument exempte de toute astreinte, comme celle de l’artiste, cet être qui ne saurait faire autrement que créer*, comme celle de l’altruiste qui, lui, ne saurait faire autrement que se dévouer, ou encore, en ces temps terribles d’épidémie, comme celle de ce corps médical qui sauve des vies au péril de la sienne (le politique le sacrifie honteusement mais le citoyen sait lui ce qu'il lui doit). 

Certes, ce type d’activité peut épuiser aussi, mais ici on en ressortira toujours plus fort. Il conserve et donne un sens à la vie. Comme la méditation au fond, qui ne suscite l’admiration de personne, elle, mais qui requinque quand même. 

* : « L’écriture est une forme de thérapie ; je me demande parfois comment tous ceux qui n’écrivent pas, ne composent ni ne peignent, parviennent à échapper à la folie, à la mélancolie et à la peur panique qui sont inhérentes à la situation humaine. » (Graham Greene. Les chemins de l’évasion. Ed. Laffont. P. 274.)

P. S. : Dans le billet du 8 mai 2011 il était question de confidentialité.