FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
27 Juin 2019
Le voyage, comme la méditation, ce voyage en soi-même, nous permet de mieux voir ce que les hommes ont en commun : des instincts primaires d’abord, propres à toute espèce, de reproduction et de préservation, des sentiments ensuite (certains qui lui sont propres) comme le besoin d’être considéré (« One of the greatest human need is to be needed », disait Rajneesh), la joie, le ravissement, la peine, la jalousie, le désir, etc.
Mais il y a aussi des frontières entre les hommes. En premier lieu (et ce n’est pas toujours une question d’éducation ou de classe sociale), celle qui sépare ceux apprécient le beau (quoi que l’on entende par là, le définir ici nous mènerait trop loin, mais l’on « voit » bien de quoi il est question) et les autres, à qui tout engouement esthétique est étranger. C’est la première des injustices, et peut-être la plus cruelle, la véritable pauvreté (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas d’autres) étant de n’avoir aucun exutoire autre que la consommation, même en disposant d’un confortable pouvoir d’achat.
Une autre frontière, tout aussi désolante au fond, est celle qui voit d’un de ses côtés ceux qui sont capables de concevoir que le monde manifesté ne pourrait peut-être pas exister sans la conscience qui l’observe (en particulier "mon" environnement n’est peut-être là que parce que "je" suis là pour le voir), et de l’autre, bien plus nombreux, ces adeptes d’un dualisme radical (le monde et moi, dieu et le monde, leur monde) souvent influencés, pour ne pas dire endoctrinés, par les religions monothéistes et les imposteurs qui les dirigent.
A noter que parmi ceux qui sont capables de concevoir la non-dualité, on trouve beaucoup de méditants. Une question se pose alors. Est-ce parce qu’ils sont naturellement de cette catégorie qu’ils s’adonnent à la contemplation silencieuse de ce monde qui ne leur est en rien étranger, ou est-ce la pratique de la méditation qui leur a permis de redécouvrir cette vertigineuse consubstantialité ?
A méditer.
P. S. : Dans le billet du 27 juin 2017 il était question d’impostures.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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