FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
7 Mai 2019
Quand on est enfant, on vous fait croire en un « bon Dieu », sans doute parce que les parents savent déjà que les choses ne sont pas si simples, ou alors parce qu’ils veulent (souvent inconsciemment) se justifier de vous avoir engendré dans un monde créé par un dieu, selon toute apparence, tout sauf bon.
Plus âgé, vous vous posez enfin vous-même la question de savoir si le dieu tout-puissant dont on vous parlait avant, un dieu qui a créé ce monde voué à la souffrance (et où le bonheur n’est pas totalement absent, ne me faites pas dire ce que je n’ai ni dit ni penser un seul instant) peut réellement être bon. La réponse étant indiscutablement négative, vous ne croyez plus alors du tout à ce bon dieu de votre enfance, peut-être seulement - et encore ! - à un dieu sans attributs ni qualités et sans le moindre intérêt (de sa part) pour vous et de la vôtre pour lui puisque (toujours dans l’hypothèse où il existerait) il serait sourd à toute prière de délivrance.
Ce n’est que plus tard encore, quand vous serez pleinement adulte (Eric Berne a bien défini ce que c’est de l’être, j’entends la même chose ici), que vous oserez vous poser toutes les questions à ce sujet, même les plus dérangeantes (comme par exemple : « Hors moi pour le concevoir et éventuellement le désirer, dieu existerait-t-il ? ». Peut-être alors, tel Laplace, n’aurez-vous plus besoin de l’hypothèse de son existence pour concevoir le monde), même les plus iconoclastes, voire terrifiantes (comme : « Et si ce dieu tout puissant était cruel bien plus encore qu’indifférent à la souffrance inhérente à ses innocentes créatures terrestres ? » )
Les méditants, contrairement aux croyants, ne se refusent aucune question. C’est bien la raison pour laquelle les fabriques de dieux que sont les religions ne les ont jamais aimés, eux qui pensent par eux-mêmes.
P. S. : Dans le billet du 7 mai 2015 il était question d’incrédulité. Billet à relire pour compléter votre réflexion suite à celui-ci.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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