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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

chemin

Certes, pour l’éveillé tous les chemins se valent*, mais pour celui qui ne l’est pas encore tout à fait (à condition qu’il existe, ce qui n’est pas dit, car selon les éveillés eux-mêmes, éveillés nous le serions tous**), « l’important est d’avoir une idée et de s’y tenir jusqu’au bout. Une seule suffit à engager une existence. » Je cite ici Pierre Assouline parlant de Cartier-Bresson âgé de seulement de 23 ans et disant que cela, il le savait déjà, alors que « d’autres mettent quelques décennies à comprendre.*** »  

Les gens remarquables sont ceux qui savent rester eux-mêmes sur leur chemin**** (et le créer tout en marchant, mais c'est là une autre histoire). Et c’est valable pour l’homme de la rue, autant que pour l’artiste ou celui qui consacre sa vie à comprendre la nature de l’expérience humaine. Pour ces deux dernières catégories, Cartier Bresson et Lewis Thompson sont de parfaits exemples.

 

 

 

 

* : « Suddenly, in the forest, all paths were the same and I ceased to walk. It was then that He appeared. » 

Mirror to the light, Edited by Richard Lannoy, 1984, Coventure, p. 56.

** : Non-sens qui, tel un koan, ne pourra être dénoué, donc résolu, que par l’éveillé lui-même, avant de devenir ce qu’il est déjà.

*** : Cartier-Bresson, L’œil du siècle, Pierre Assouline, Folio Gallimard, 2001, p. 82-83 

****: Quant à savoir si ce chemin est le bon, il me semble que Don Juan peut être de bon conseil :

« Considère attentivement et sans te presser tous les chemins qui s’offrent à toi. Engage-toi dans chacun de ces chemins autant de fois que tu le jugeras nécessaire. Ensuite pose-toi une question – mais ne la pose qu’à toi-même. C’est d’ailleurs une question que seul un très vieil homme peut se poser. Mon bienfaiteur un jour me l’a posée, alors que j’étais jeune, mais mon sang était trop vif encore pour que je pusse la comprendre. Aujourd’hui enfin je la comprends. Je vais te dire quelle est cette question. Ce chemin que tu considères a-t-il un cœur ? Tous les chemins sont pareils : ils ne mènent nulle part. Ils traversent la brousse ou aboutissent à la brousse. Au cours de mon existence j’ai longtemps cheminé mais je ne suis nulle part. La question de mon bienfaiteur maintenant signifie pour moi quelque chose. Ce chemin a-t-il un cœur ? S’il a un cœur, c’est un bon chemin ; s’il n’en a  pas, il ne sert à rien. Ni le bon ni le mauvais chemin ne mènent nulle part, mais l’un a un cœur et l’autre n’en a pas. L’un rend le voyage agréable ; aussi longtemps que tu le suis, tu fais corps avec lui. L’autre te fait maudire ta vie. L’un te rend fort et l’autre t’affaiblit. »

(Ainsi parle Don Juan dans les Leçons de Don Juan de Carlos Castaneda)

P. S. :  Dans le billet du 17 mai 2009 il était question d’une préparation à la méditation par les pranayamas.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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