folie

On associe souvent la lenteur à l’inefficacité et on décrie bien sûr cette lenteur : là où le monde s’agite celui qui demeure posé est le fou. 

Pourtant le fou n’est toujours celui que l’on croit, et c’est une autre erreur de croire que la lenteur ne peut être efficace.

Cela, je l’ai constaté encore ce matin à deux reprises :

1) En adoptant un mouvement lent pour me raser je me suis rendu compte que j’ai terminé plus rapidement que les jours où je suis pressé. Avec le rasage rapide il faut repasser plusieurs fois : pour une même résultat, cela prend plus de temps que ma façon de faire, ce matin.

2) Et cette efficacité de la lenteur, je l’ai encore constatée un peu plus tard dans l’assise en silence. Prendre tout son temps pour monter au grenier, observer la nature depuis la fenêtre, s’asseoir après avoir mis du temps pour trouver la bonne place du jour et pour choisir son zafu (ou tout autre coussin), observer les alentours, brûler de l’encens en direction des quatre points cardinaux, parfumer Shiva Nataraj (trois cercles de fumée au parfum de santal dans le sens de rotation de notre accueillante planète), fermer les yeux quand ils le demandent, respirer lentement* du ventre, redresser la colonne sans hâte et tâtonner quelque peu pour trouver l’érection parfaite du corps, et voilà une excellente méditation qui s’est profilée à l’horizon et que j’ai dégustée.

J’en suis sorti tard dans la matinée mais cela m’ a procuré un tel plaisir et si bien préparé à la journée ! Une journée où j’ai alors pu faire plein de choses, les unes après les autres, intensément, efficacement.

Rien à voir avec la méditation-pause ou la méditation-ressourcement ou la méditation-thérapie que pratiquent « à l’occasion » les gens pressés pour se déstresser, ne réalisant jamais que la lenteur est la seule thérapie dont ils ont en réalité besoin (et qui, de surcroît, est gratuite, elle). 

* : Ce qui rend le coeur plus fort.

P. S. : Dans le billet du 23 avril 2010 il était question d’ondoiement.