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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

casse-tête

« Le monde se divise en deux catégories : ceux qui le savent et les autres », dit l’humoriste. Et c’est peut-être déjà ici qu’il faudrait conclure car si vous continuez vous risquez le mal de tête, vous voilà prévenus. Prenez alors le texte qui suit comme on aborde un kōan (« Quel est le son d'une seule main qui applaudit ?) pour déclarer peut-être forfait, et faire alors roue-libre avec l’esprit, ce qui peut vous emmener loin. Un devoir de vacances en quelque sorte comme j’en proposais avant sur ce blog.

Donc, ceux qui le savent et les autres. Mais parmi ceux qui ne l’ignorent pas, certains se posent la question de savoir quelles sont ces catégories au fond, et d’autres qui ne se la posent pas. Tiens ! deux nouvelles catégories ; et ce n’est pas tout car parmi ceux qui se posent cette question, il y a ceux qui ont trouvé une réponse et les autres. Plus fort encore, parmi ceux qui ont trouvé une réponse, il y a ceux qui pensent qu’elle est indiscutablement la bonne (on s’en fiche de ceux-là, ils sont incurables, comme ceux qui font de la vacuité un point de vue*) et les autres, qui doutent. 

Mais là où cela se corse - « comme on dit à Bastia », disait le regretté Frédéric Dard -, c’est que parmi ceux qui doutent, il y a, tenez-vous bien,  d'une part ceux qui pensent que la bonne réponse est soit que le monde se divise entre ceux qui sauvent et ceux qui détruisent, soit que le monde se divise entre ceux qui peuvent concevoir que tout pourrait être (créé par) l’esprit** ([l’observation (étant alors le fait de) l’observateur tout comme la pensée (est le fait) du penseur] et les autres qui ne le peuvent et d’autre part ceux qui pensent que le monde se divise entre ceux qui sauvent et ceux qui détruisent et qu’il se divise aussi probablement, ce monde, entre ceux qui peuvent concevoir que tout pourrait être (créé par) l’esprit ([l’observation (étant alors le fait de) l’observateur tout comme la pensée (est le fait) du penseur] et les autres qui ne le peuvent, car cela revient sans doute au même : les sauveurs*** sont ceux qui peuvent se mettre à la place de l’autre car ils peuvent concevoir une absolue relativité, et les destructeurs sont ces teigneux pétris de grossières certitudes qui voient le monde, non comme le spectacle qu'ils créent mais comme celui qu’ils ne font que contempler avec leurs yeux qu’ils croient perçants, un monde extérieur à eux, absolument réel, un monde qu’ils pensent alors parfois à soumettre (pensez aux dictatures) ou pire encore peut-être, à convertir à leurs délires (pensez aux religions et à leurs malfaisances).

 

 

 

 

* :  « Les Victorieux ont déclaré : la vacuité, c'est le fait d'échapper à tous les points de vue; ceux qui font de la vacuité un point de vue sont incurables. »

(Selon Nagarjuna, dans le Madhyamaka-karika, XIII, 8, repris dansL'Inde pense-t-elle ?de Guy Bugault, Presses Universitaires de France, 1994, p. 157)

** : « Everything is mind », me dit Swami Girdjananda en regardant les montagnes au-delà de la Bagirathi quand je lui demandai, à ma première visite, qu’elle était sa philosophie de vie. Premier contact du chercheur du Chemin avec la non-dualité vécue, loin de celle de la Chandogya Upanishad et des œuvres de Shankara.

*** : Maîtres-mots chez eux : empathie, compassion, tolérance

P. S. : Dans le billet du 12 avril 2008 il était question d’un intéressant rapprochement.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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