FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
19 Mars 2019
« L’infini est forcément accessible par un nombre infini de chemins », disait Swami Senapati à Rishikesh. Qui précisait avant la méditation à l’ashram de Yoganiketan où je l’ai côtoyé longtemps, en 2002 notamment, que toutes les méthodes de méditation sont également valables (« equally good, great and glorious ») parce que toutes, elles ont pour buts la suppression (« removal ») de l’ignorance et le purification du mental (« mind ») et qu’elles gardent ainsi une cohérence logique (« logical consistency ») entre elles*.
Une belle leçon de tolérance de la part d’une personne éminemment religieuse qui avait une haute idée de l’infini qu’il cherchait, et pour lequel il s’était retiré du monde! Et dire que dans les religions dites du livre on s’échine à croire que l’on possède le seul chemin parce que l’on possède le bon bouquin : la bible, la torah ou le coran**! (Même remarque pour les gourous d’aujourd’hui - la méditation s'est mondialisée mais pour en faire un commerce - qui se ramènent tous avec leur méthode personnelle, parfois même cyniquement labellisée.)
* : Il précisait encore qu’il fallait choisir l’une d’entre elles et s’y tenir jusqu’à ce que le but soit atteint, ce but qui, selon lui, n’était pas loin (« not far away »), il était plus près que le corps, plus prêt que l’esprit même, mais nous le manquions à cause de notre personnalité égocentrique que nous appelons individualité. Il disait encore que lorsque cette personnalité égocentrique est dissoute (« dissolved »), l’infini apparaît, fonctionne et que Cela est Réel, pas ceci, entendez : notre personnalité égocentrique qui se superpose à Cela. (Je reprends ses mots, dont je me souviens encore tellement il les disait joliment, avec un délicieux l’accent de l’Orissa) .
** : Et cela est vrai aussi pour l’hindouisme (mais dans une moindre mesure car les vedas, ces shrutis ou écritures révélées, ne demandent qu’une reconnaissance formelle pour que l’orthodoxie soit respectée.)
P. S. : Dans le billet du 19 mars 2016 il était question de séduction. Un billet en parfaite résonance avec celui du jour.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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