FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
30 Janvier 2019
Le temps perdu ne se rattrape jamais. Les instants passés à faire autre chose que ce que l’on décide de faire parce qu’on le veut vraiment, sans contrainte extérieure ou auto-imposée (le cas le plus courant), ces instants-là sont irrécupérables.
Les mille et une façons de se distraire proposées par l’époque ne pèsent d’ailleurs rien dans la balance fondamentale, en comparaison d’un seul instant (sat*), de vraie vie faite de conscience (chit*) et d’extase (ananda*).
Certes, on a parfois de bonnes raisons de se lever et de se distraire de soi : par exemple quand il faut aider l’autre (tout être doté de vie-souffrance) qui vous appelle à l’aide ou encore, comme c’est le cas aujourd’hui, quand il faut « se mobiliser » pour sauver ce qu’il reste de cette autrefois si belle planète terre.
Mais hormis ces cas particuliers**, l’urgence est de vivre, de profiter de cette vie unique pour prendre conscience, et de son unicité, et du miracle que l’on vit.
Seul le méditant fait face avec cohérence à cette urgence.
* : Pour reprendre des concepts de l’advaïta vedanta.
** : Il faut réduire l’agitation car ce ne serait que satisfaire notre propension morbide à nous évader du présent que d’en faire trop (je pense en particulier à ceux que titille sans cesse leur bonne conscience et à ces pitoyables « responsables » qui s’agitent devant les caméras). Au moins on en fait, au mieux sans doute c’est. Le monde tourne très bien sans nous ; les gens indispensables, les cimetières en sont pleins. Et puis de toute façon « qui laisse un trace, laisse une plaie », disait assez justement Henri Michaux.
P. S. : Dans le billet du 30 janvier 2018 l était question d’évidences.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
Voir le profil de Marc sur le portail Overblog