FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
31 Octobre 2018
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Son système digestif s'accommodant de toute nourriture, l'homme a eu le choix (il l'a toujours mais là n'est pas le propos) entre être végétarien ou carnivore. S'il avait opté pour le végétarisme il n'aurait sans doute pas tant développé son cerveau. Puisqu' il n'aurait pas eu pour motivation principale d'être plus fort que l'autre (homme ou animal) son intelligence ne serait pas devenue si machiavélique.
Mais il s'est voulu carnivore, donc chasseur, et qui dit chasse dit ruse. Cette ruse aiguise une certaine forme d'intelligence basée sur l'existence (inventée de toutes pièces par l'intelligence) du temps: il convient d'agir en fonction des habitudes des adversaires (proies et hommes) connues parce qu'observées dans le passé. (Cette observation d'habitudes crée, façonne, affûte les fonctions d'enregistrement et de mémorisation). Cette suprématie de l'intelligence calculatrice sur l'intelligence intuitive est bien la déviation première, le cancer que l'homme traîne derrière lui depuis que son cerveau fonctionne de cette façon. À cet égard son exploit le plus remarquablement représentatif est sans doute ce champignon cancérigène provoqué par l'explosion nucléaire (bien que n'est pas mal non plus la ville - acier, béton, bitume, stress, pollution, violence - comme métaphore de la tache cancéreuse sur la peau d'une planète malade de ses plus indignes - inhumains allais-je écrire - habitants).
Pourtant même aujourd'hui certains humains vivent encore dans l'harmonie initiale. Ils ont su ne pas profiter (en désapprenant, en se déconditionnant) des conséquences que le carnivorisme a eu sur l'homme. On pourrait presque dire qu’ils ont renié la connaissance acquise par l’esprit calculateur (voir plus haut), et cela pour se consacrer à une forme d’étude impliquant l’oubli permanent de la chose apprise (qui ainsi n'est donc jamais acquise, ni utilisable dans un illusoire futur). Ces humains-là, ces étudiants perpétuels, ces éternels ignorants ne sont pas végétariens pour des raisons de santé ni parce que la cruauté* leur est étrangère (bien que ce soit souvent le cas). Ils ne font rien parce que ceci ou cela, non, ce qu'ils font c'est simplement suivre leur Chemin. De plus, l'agressivité n'étant pas leur (menu) quotidien, ils ne font pas du végétarisme une croisade. Ils sont peut-être conscients que les carnivores se punissent eux-mêmes, mais ils savent surtout que ce n'est pas à eux de juger.
*: Cruauté qui est une création d'un mental malade au détriment d'une forme de vie qu'il méprise sans raison puisqu'il n'en est pas le créateur.
P.S . : Dans le billet du 31 octobre 2008 il était question de délivrance.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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