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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

recours

Quelle valeur privilégier ? Le bonheur ou la liberté ?

Pendant longtemps, les hommes essayèrent d’abord d’être libres, alors qu’avoir droit au bonheur est au fond un luxe, une exigence récente, cantonnée surtout au monde occidental caractérisé pas ces valeurs issues des Lumières : droits de l’homme, humanisme, démocratie, égalités des sexes, repli du religieux, respect des minorités et des différences, etc., un monde où la vie est devenue plus facile et où les urgences sont moindres qu’ailleurs sur la planète, là où l’infortune sous toutes ses formes est la règle. 

Quoi qu’il en soit, alors que dans maintes parties du monde, la pauvreté, l’intolérance et le fanatisme font qu’une certaine liberté est tout ce que les libres-penseurs, ces gens de bien qui eux-aussi auraient droit aux valeurs des Lumières (valeurs universelles et pas seulement réservées à « l’homme blanc »), cherchent à atteindre - et non le bonheur, celui-ci n’étant envisageable que dans une seconde étape, une fois cette liberté acquise - , en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans quelques autres pays encore il faut moins se battre pour être libre et les conditions de vie nous permettent d’envisager le bonheur comme une possibilité et un droit. Il fallait, devrait-on dire, car les choses changent. De San Francisco à Sydney en passant Bruxelles, notre liberté n’est plus qu’apparente, et depuis que les frontières se sont ouvertes à toutes les cultures (migrations économiques quand le travail abondait), puis que le monde s’est globalisé, les menaces de l’autre monde, celui où règne la pauvreté et le fanatisme, se font de plus en plus palpables. Les idéologies religieuses délétères s’installent chez nous, polluant les plus faibles d’esprit, elles font descendre dans la rue pour des broutilles des foules vociférant leur haine, elles font éclater les bombes dans les aéroports, les salles de spectacle et les métros, des conducteurs écrasent les gens dans des rues fréquentées, comme s’il s’agissait de cloportes. Ces idéologies religieuses tuent des enfants, des femmes, des hommes, peut-être connaissez-vous vous-même une famille touchée par une telle tragédie, peut-être avez-vous perdu vous-même une amie avec qui vous preniez une Tripel Karmeliet le vendredi soir. Les migrations amènent encore plus de ces criminels fanatiques, cachés dans la masse de ceux qui réclament dûment notre hospitalité. 

Certes, le monde est un et il n’est pas question (ni possible) de fermer les frontières. Que faire alors, nous Occidentaux, pour rester heureux dans un monde qui n’est plus libre, qui a peur de heurter les sensibilités religieuses au point que l’autocensure et la bien-pensance affectée y règnent partout* ? Faire comme tout le monde, sans doute, et se taire, si nous n’avons pas de propension pour la mort rapide (« Mourir pour des idées d’accord, mais de mort lente », chantait Brassens), si nous sommes tentés par la pantouflardise qui veut que «  pour vivre heureux il faut vivre caché ». 

Ne pouvant plus l'être dans ses propos, il ne reste plus qu’à être libre dans sa tête. Il ne reste plus qu’à méditer. Et rester ainsi, égoïstement, dans le bonheur.

 

 

 

 

*: Il faut aussi compter avec une certaine gauche qui vous taxera d'islamophobe si vous refusez de légitimer certaines pratiques rétrogrades quasiment sous vos fenêtres. Heureusement ses attaques à elle ne seront que verbales.

P. S. : dans le billet du 20 août 2013 il était question de délivrance.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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