FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
8 Août 2018
Le vivant doté d’une certaine conscience se lève le matin avec la peur au ventre de mourir, et cela, le plus souvent dans des conditions atroces, mangé par plus fort que lui. La peur est omniprésente dans ce monde où chacun est sur le qui-vive.
Chez l’humain (et peut-être aussi chez d’autres êtres vivants animés d’une conscience quelque peu raffinée), cette peur de mourir dans de terribles conditions (pas celle d’être mangé, heureusement, mais pensez à toutes les autres formes de souffrance) cache heureusement une peur bien plus effrayante encore, celle de la mort, de la fin de tout pure et simple. Il semblerait que plus l’espèce jouit d’une conscience subtile, plus elle a droit au tragique, ce qui n’est pas sans interpeller celui qui médite sérieusement la question, sur les qualités morales de celui qui nous a créé « si économe en ciel bleu* », si tant est qu’il existe. Cela l’incite à ne pas lui pardonner, ne trouvant à ce créateur pas de circonstance atténuante - si ce n’est une excuse peut-être : celle de ne pas exister.
Mais oui voilà, ce fondateur tout puissant, d’autant plus cruel avec elle que sa créature peut avoir une souffrance raffinée, un vertige dévastateur, ce fondateur-là ne peut exister. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?
* : Comme disait Brel (ou Arno) dans sa chanson « le bon dieu », « moi, moi, si t‘étais le bon dieu, tu ne serais pas économe de ciel bleu, … »
P. S. : Dans le billet du 8 août 2015 il était question d’un éblouissement.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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