FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
2 Juillet 2018
Il est toujours hasardeux de parler du futur surtout aujourd’hui où l’on ne voit plus de lendemains qui chantent mais je m’y risque quand même : nous sommes peut-être les derniers humains à pouvoir nous concentrer (dharana) car nous l’apprenons encore à l’école (encore un peu), dans la vie de tous les jours (idem) ou parfois même dans le silence de rares moments où le smartphone n’est pas connecté. (Je ne parle pas ici spécialement des méditants, ces champions de la concentration naturelle qui eux, pensent certes mais ne se laissent pas penser : de tous temps - mais aujourd’hui spécialement - ils ont été rares.)
Pour les générations futures, écranisées et exobrainées, souffrant d’un excès de facilité ou si l’on préfère, d’une trop grande paresse intellectuelle tant les stratégies cognitives seront efficaces (elles "s’amélioreront" sans doute d’elles-mêmes, comme toutes les autres fuites en avant dont nous ne serons plus que les impuissantes victimes) conduisant à une atrophie du cerveau cherchant, mémorisant, supportant la patience (aux merveilleuses vertus) et doté d’esprit critique, cette faculté de concentration sera perdue et elles seront d’un autre type : des humains qui, notamment, regardant en arrière (information qu’ils acquerront sans le moindre effort et ce sera là leur tragédie), verrons les hommes d’aujourd’hui comme des dinosaures heureux et libres.
P. S. : Dans le billet du 2 juillet 2015 il était question de pureté.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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