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FULGURANCES D’APRÈS SILENCE

confusion

Si être heureux autant qu’avoir du plaisir sont deux choses bien agréables, être heureux est un plaisir mais avoir du plaisir ne procure pas de bonheur, seulement du … plaisir. Et c’est ce que nous n’avons jamais compris. Tous ou presque en effet, nous pensons que « nous sommes faits pour le bonheur » mais nous le recherchons dans le plaisir, le confondant avec ce bonheur dont nous ignorons tout (et donc comment le trouver). C’est effrayant à dire, mais l’humanité dans sa plus grande part n’a jamais été heureuse et cette frustration est la cause de son histoire faite essentiellement de « moi d’abord », de compétition, de malveillance, de cruauté, de vengeance d’être si malheureuse et, pour tout dire en un mot, de violence.

Seuls certains ont trouvé le bonheur. Ils ont écrit les Upanishads, ces écritures réputées divines (shruti) sans doute tant leurs auteurs étaient sages et heureux, ils sont devenus le Bouddha (dit le Bienheureux*), ont acquis une grande réputation tel Baghwan Sri Ramana Maharshi**, ou sont restés volontairement anonymes. Quand on les dit éveillés, ne veut-on pas dire par là  qu’ils se sont éveillés à la différence entre le bonheur et plaisir ? Quand on les qualifie d’illuminés, n’est-ce pas parce qu’ils furent rayonnants de bonheur, un bonheur qui donc ne serait pas un mythe, un rêve inaccessible ? Être éveillé (au sens oriental du terme), n’est-ce pas tout simplement être heureux ?

L’immense majorité des gens, elle, ne recherche que le plaisir et pendant des millénaires le seul qui lui ait importé impérieusement et lui ait été accessible fut celui du sexe (masturbation, copulation). Aujourd’hui, le plaisir est plutôt trouvé dans la consommation frénétique de produits (les biens matériels habituels, mais aussi les psychotropes, le sucre, les fast ou processed food, les sites pornos, le jeu vidéo et les médias sociaux***). Tous ces produits procurent une satisfaction (un plaisir) immédiate mais passagère qui, tout en évoquant vaguement le bonheur, réclame sans cesse de se renouveler, une fois satisfaite, et l’addiction est là. 

Ces plaisirs sont actionnés par un neurotransmetteur (une substance biochimique) fabriqué dans le cerveau : la dopamine qui certes est nécessaire en proportions raisonnables mais qui, en excès (comme c’est le cas de nos jours), rend irritable, malveillant et ... malheureux.

Quant au bonheur, c’est un autre neurotransmetteur, la sérotonine, qui l’actionne. Elle doit être en quantité suffisante dans le cerveau. 

De nos jours tout particulièrement, la dopamine est en excès et la sérotonine en quantité insuffisante chez la plupart. Les solutions seraient de diminuer la première en revenant à une vie simple et peu consommatrice, et d’augmenter la seconde en dormant du sommeil du juste, en faisant de l’exercice (pourquoi pas du hatha yoga ?), en se contentant de peu, en mangeant mieux, en étant bienveillant (tout ce que préconisait déjà Patanjali en fait, dans les yamas et niyamas de ses yoga sutras: nihil nove sub sole) et … en méditant - car c’est dans le cortex préfrontal, (région de l’ajna chakra sur lequel se concentre (dharana) le yogi et dans lequel il se fond) que se résolvent biochimiquement nos problèmes psychologiques (par la diminution de la dopamine, l’atténuation des effets du cortisol et l’augmentation de la sérotonine, pour faire bref).

 

 

 

 

* : Devint-il illuminé parce que bienheureux ou bienheureux à la suite de son éveil ? La question est d’importance ici, où l’on fait l’apologie du bonheur.

** : Au point de pouvoir vivre, les premiers temps après son éveil dans une chambre de Maduraï, dans une cave remplie d’araignées et d’insectes peu sympathiques du temple de Tiruvanamalaï.

*** : De tous ces produits que l’on nous vend et dont on abuse, le média social est le plus pernicieux (tout est fait pour que l’on y revienne souvent et qu’on ne le quitte plus, une fois dessus). Inventés par des génies sans scrupules de l’informatique (dépassés peut-être par la dantesque portée de leurs trouvailles), ils vont changer l’homme de façon radicale à son insu (mais sans qu'il s'en préoccupe). On en est arrivé déjà à un stade où la satisfaction consumériste a annihilé toute volonté de rébellion contre ce destin d’autiste obédient qui nous pend au nez. Chacun devient une île trop escarpée pour l’autre et un oiseau pour les chats high-tech au pouvoir.

P. S. : Dans le billet du 13 juillet 2017 il était question de conseils.

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À propos
Marc

Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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