accomplissement

Le yoga est un succès pour qui comprend* que sa pratique ne concerne pas (seulement) son corps, ni (même) son esprit, mais l’univers tout entier et même plus - si celui-ci n’est pas unique, ce que prétendait le regretté Stephen Hawking - à  savoir le « tout » qui est peut-être plus que lui-même, mais le forcement impensable et littéralement indescriptible. 

Bref, lorsque le yogi a compris* que sa pratique (travail sur le corps, repos de l’esprit) n’est plus ce qu’il voulait qu’elle soit (bénéfique pour lui), mais ce qu’il vient de découvrir, il a rejoint le cercle des bienheureux (tel le Bouddha), de ceux qui ont connu la bonne fortune, et sa pratique devient une non-pratique**, il n’est plus seulement dans l’annamaya kosha (enveloppe physique) ni dans la pranayama kosha (enveloppe vitale donnant vie à la première par le souffle de vie qu’elle lui insuffle) ni même (s’il est un raja yogi plutôt qu’un hatha yogi) dans les manomaya et vijnanamaya koshas (intellect et discrimination): il a transcendé les enveloppes de son être (c’est une métaphore), il est entouré de félicité (l’anandamaya kosha), il voit la réalité ultime partout, transcendant toutes les autres réalités perceptibles depuis ces enveloppes dont il ne se contente plus exclusivement, pour avoir compris* qu’elles « cachaient »  la dernière dans laquelle il est à présent et dont rien ne peut être dit si ce n’est qu’elle est extase (ananda), extase consciente pour être tout à fait précis.

* : Voir dans cet autre billet ce qu’il faut entendre par « comprendre » car l’anglais a un meilleur mot pour ça.

** : Elle devient facile, sa pratique, car elle lui paraît facile, l’ayant remise à sa juste place, car, comme toujours, qui peut le plus peut le moins. Il ne cherche plus (à exister, pourrait-on dire), il ne désire plus, il est.

P. S. : Dans le billet du 5 juillet 2007 il était question de claustration.