FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
12 Mai 2016
Pour sortir - si tant est que cela soit possible - de l’animalité, il faut paradoxalement reconnaître, découvrir, admettre que l’on en fait partie.
Mais ce qui fera de nous des hommes* c’est quand nous ferons la liaison entre la reproduction et la souffrance**. Chacun voit en effet que la vie est souffrance, mais peu en tirent la conclusion que ce problème a une solution qu’ils détiennent personnellement (la non-reproduction) et que, ici comme bien souvent ailleurs, à solution particulière, résolution générale: le premier cri de leur nourrisson est celui du vivant tout entier hurlant de douleur.
*: L’œuvre de Hermann Hesse traite souvent de ce "passage" (dont je n’envisage ici qu’un aspect très particulier, quoique essentiel, teinté de compassion). D’autres l’ont fait aussi, comme J. Krishnamurti qui différenciait « the individual » (conditionné, misérable et frustré, satisfait avec ses petits dieux, ses petites traditions) de « the human being » (concerné par le bien-être total, la misère totale et la confusion totale du monde), Koestler qui distinguait le commissaire du yogi, Heidegger (l’être banal de être authentique), Gombrowicz (la personnalité ontique (recouvrante) de la personnalité ontologique (découverte)).
**: "Khayyam a fait sienne la maxime d'Aboul-Ala, un poète syrien qu'il vénère: « Je souffre par la faute de celui qui m'a engendré, personne ne souffrira par ma faute. »" (Samarcande. Amin Maalouf, Le Livre de poche, p. 115)
P.S.: Dans le billet du 12 mai 2015 il était question de consternation.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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