FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
13 Mars 2016
Y aurait des degrés de bonheur*? Imaginons que ce soit le cas et rêvons…
Le premier de ces bonheurs nous tombe parfois dessus quand on est bien, quand on ne manque de rien (pas de souffrance, car pas de désir, le second étant la cause de la première, disait le Bouddha): « Woww, je ne veux rien de plus que cet instant ! »
Le deuxième nous advient quand non seulement on sent que l’on est là où l’on doit être, et au moment adéquat, mais que de plus s’y surimpose pour l’intensifier encore, la satisfaction d’avoir obéi à son intuition, parfois au prix d’un grand effort**: par exemple quand on quitte ses pénates pour un bout du monde où l’on sait se perdre. On se sent alors littéralement électrisé. Devenu plus âgé, ce bonheur-là s’émoussera, on ne le connaîtra plus très souvent, même en voyage, mais il restera le voyage en chambre, dans les lieux infinis de l’esprit pensant ou silencieux: la méditation que l’on s’impose pour se retrouver encore et toujours dans cette configuration où l’on se sait être là où l’on doit être, et au bon moment.
Enfin, le dernier degré (mais s’agit-il de l’ultime?) du bonheur serait l’extase, de laquelle rien ne peut être dit, par définition de cette hypothétique étape. Quant à prétendre l’avoir connue, personne non plus sans doute ne peut le faire car revendiquer quoi que ce soit n’est pas de l’ordre de la sagesse et que, du sage, le doute sera sans doute toujours la plus sûre marque.
*: Un début de cette discussion est ici: distinction.
**: La plupart des gens, hélas, ne font que refouler leurs désirs pour répondre à un besoin de mimétisme avec une société accablée, ce qui explique en partie, dit en passant, pourquoi notre monde se suicide.
P.S.: Dans le billet du 13 mars 2013 s’intitulait proposition.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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