FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
11 Décembre 2015
Et si la paix, la tranquillité, le plaisir, la joie, la satisfaction, le bonheur, l’extase, toutes ces sensations agréables, étaient propres à l'homme?
Prenez par exemple les poissons, les mammifères marins et terrestres, les batraciens, les serpents, les insectes, les araignées, les papillons et les oiseaux (comme ces oies toujours sur le qui-vive, photographiées en juin de cette année au Hornborgasjön en Suède; voir plus bas) connaissent-ils un seul des ressentis agréables cités plus haut? Tous, ne vivent-ils pas dans la constante angoisse d’être des proies, bien plus que dans la satisfaction d’être des membres dignes de leur espèce en répondant à son exigence d’être continuée?
Voilà pour la faune, hors l’homme. Si on y ajoute la flore et le minéral, la discussion s’élargit à la très pénétrante question suivante: tout ce monde manifesté, ce quelque chose plutôt que rien, est-il heureux, ou tout au moins, s’il pouvait penser, penserait-il qu’il a sa raison d’être? Une réponse positive ne semble pas aller de soi, et c’est choquant.
Quant à faire de l’homme une réelle exception, un être heureux et ayant donc de bonnes raisons d’exister dans un univers où l’on constate qu’aucune incarnation (de l’animé) ou manifestation (de ce que l’on appelle l’inanimé) ne connaît la plénitude ni même ces moments agréables (« entre souffrance et ennui », pour convoquer le grand Schopenhauer) qui sont ses raisons de vivre à lui, ou tout au moins ses consolations, c’est sans doute là une illusion spéciocentriste*: contrairement aux apparences fortes (voir la question introductrice de ce billet) le bonheur ne serait nulle part, il ne serait qu’une idée à nous, nous permettant à nous aussi de vivre; et le vide aurait suffit.
*: Néologisme pour extrapoler le concept d’anthropocentrisme. (Spéciocentrisme n’existe pas pour cause d’anthropocentrisme sans doute.)
P.S.: Dans le billet du 11 décembre 2009 il était question de rapprochement.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
Voir le profil de Marc sur le portail Overblog