FULGURANCES D’APRÈS SILENCE
10 Octobre 2015
« Qui laisse une trace, laisse une plaie* », écrivait Henri Michaux. D’où sans doute le fait que le sage le plus abouti est celui qui sait se fondre dans la masse dont rien ne le distingue.
Dans le Japon, jadis, on disait que l’éveillé pouvait quitter le monastère quand, dans une maison de thé au bord de la route, assis au fond, personne ne le remarquerait plus. Il était devenu comme l’oiseau des marais qui ne laisse pas de trace (et qu’honora Dogen dans un haïku).
De façon plus terre à terre, on pourrait dire que le méditant est comme le carrossier à qui vous avez demandé de retaper votre portière: quand il a bien (dé)bossé, on ne voit plus rien.
*: Face aux Verrous, Henri Michaux, p. 64, Ed. Gallimard, 1967
P.S. Dans le billet du 10 octobre 2014 il était question de libération.
Photographe, écrivain, sophrologue et enseignant de raja yoga, j’ai bourlingué des années en Asie et vécu longtemps dans des ashrams indiens. Lecteur de toutes les philosophies et amoureux de tous les silences, je vous livre ici mes fulgurances d’après ... silence.
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